(TripFoumi Enfo) – Ici, en Haïti, le quotidien devient un parcours parsemé d’embûches. Il est d’une légèreté criante face aux actes barbares des gangs armés, comme si la nature, qui est la peinture animée de la vie, n’en avait cure des déboires du peuple haïtien. Ces bandits ne sont guère des produits naturels liés à l’évolution de notre civilisation, ils ont été semés, ont germé et maintenant écrivent eux-mêmes leurs lois, car tout homme, aussi soumis qu’il puisse être, est appelé à évoluer.
Ici, en Haïti, le mal n’a pas qu’un seul nom, ce qui rend son identification quasi impossible. Les Forces de l’ordre continuent, certes, leur combat contre ceux qui sèment journellement la terreur sur le territoire de nos aïeux, suivant parfois même le conseil des patrons de cette industrie florissante qui alimente nos recoins de ces malfrats, cependant, nous le savons tous, la source du mal n’est pas aussi exposée : la voix derrière le téléphone, elle doit être traquée elle aussi.
L’industrie du mal fonctionne à plein régime, elle est d’une efficacité diabolique. Elle arrive même à rallier des anciens opposants, si tant est qu’ils (ces opposants) l’étaient vraiment. Combien d’amis du peuple, qui maintenaient allumé le feu de l’espoir, sont passés à l’ennemi ? Combien de militants d’hier sont des prédateurs d’aujourd’hui ?
Elle (l’industrie) met un point d’honneur à recueillir ces “déchets de la conviction”, elle a même un département d’experts dont c’est la principale mission. Ils ont la dialectique, l’argent et savent comment et en quelles circonstances utiliser l’un ou l’autre.
Cette industrie a développé ce qu’on appelle “le culte de l’hypocrisie”. Elle en a fait une doctrine. “Dire et faire”, ça fait deux. Le premier pour l’apparence et le second pour maintenir le pouvoir et générer plus d’avoirs. Le peuple haïtien, ils l’ont compris depuis des lustres (les fils-ennemis de la nation), se nourrit de discours, en conséquence, ces discours-là sont préfabriqués. Écoutez et vous entendrez les mêmes tournures de phrases. Regardez et vous verrez le même squelette épistolaire. Seuls les mots changent, en fonction de ce que le petit peuple naïf veut entendre. Et, on se verra au prochain meeting. Dans l’intervalle, ils s’enrichissent tout simplement. Ils ne font pas que soigner leur richesse, ils le font au détriment des plus défavorisés, car cette méthode est la plus rentable.
Toutefois…
L’espoir n’est pas mort. L’avenir ne s’est pas totalement assombri. Haïti survivra. L’essence de ce peuple est d’une force rare, l’histoire sait en témoigner. Nos aïeux ont vécu pire, ils s’en sont quand-même sortis, avec une dextérité des plus soulignées. Et depuis, nos ennemis les plus intouchables sèment, à chaque pan de notre histoire, de mauvais grains sur nos terres pour nous faire basculer dans l’horreur, et à chaque fois, des hommes et des femmes émergent avec l’âme de nos pères-fondateurs et chambardent le statu quo. Le peuple haïtien n’a rien perdu de sa superbe, il est seulement endormi. Toute une machination à été conçue à cet effet.
Mais qui sera encore là ?
Nos fils et nos filles, verront-ils le soleil se lever sur Haïti ?
Quelle génération vivra pleinement le rêve haïtien ?
Questionner le futur est un fait humain. Travailler pour changer le futur est un devoir des plus nobles. Nous savons le faire et nous le ferons encore. Haïti naquit du sang de ses fils, elle survivra de la force de ses filles. Haïti ne mourra pas, oh non ! Elle survivra et ces mercenaires ne seront pas là pour le voir.
