Haïti

Le palais national, encore un amas de décombres, 13 ans après sa destruction

(TripFoumi Enfo) – Aux environs de 4h de l’après-midi, la terre s’est mise à trembler sous nos pieds. 12 janvier 2010, Haïti fut terrassée par un puissant séisme, causant de nombreux dégats, que ce soit sur le plan humain ou matériel. Bilan : environ 300 000 morts. Des édifices publics et privés se sont effondrés. Symbolisant l’État, du moins la Présidence, le palais national, situé au Champs de Mars, n’y a pas survécu. 13 ans après ce drame, il est encore resté à genoux, donc sans être reconstruit.

Ce 12 janvier 2023 ramène le 13ème anniverasaire du violent tremblement de terre de 2010. 13 ans après, la reconstruction du pays peine à être effective en dépit de la “générosité” de certaines puissances économiques envers Haïti. Le palais national, ayant perdu le premier étage et la couverture après le passage de ce triste évènement, a été démoli en 2012 sous la présidence de Michel Joseph Martelly, successeur de René Préval.

La reconstruction de ce bâtiment public devait être confiée à l’entreprise Raco deco Adaye and Associates après un concours lancé par l’ancien Président Jovenel Moïse, assassiné le 7 juillet 2021. Au moment où nous écrivons ce texte, pas de démarrage du chantier. En revanche, des ministères comme celui des Finances et d’autres institutions étatiques telles la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA) sont déjà reconstruits.

Mais la réponse structurelle face à la vulnérabilité du pays par rapport aux phénomènes naturels tarde à arriver. La Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH), un des instruments à cet effet issu, le 31 mars 2010, de la conférence des donateurs à New York, aux États-Unis, a échoué dans sa mission : rendre opérationnel le « Plan d’Action pour le Relèvement et le Développement National (PARDN). »

Co-présidée par l’ex-Président américain Bill Clinton et le Premier ministre d’alors Jean-Max Bellerive, cette commission, rongée par des crises internes, est tombée dans la dérive. Près de 9 milliards de dollars américains ont été donnés en signe de don pour le développement physique du pays. La CIRH a présenté un maigre bilan de son travail et ce, sans aucune transparence.

Aujourd’hui, beaucoup d’Haïtiens, vivant dans des situations difficiles, se questionnent sur la gestion de ces fonds. 13 ans après l’un des plus grands désastres naturels du temps moderne, les villes haïtiennes, saccagées par le séisme, ne sont encore pas reconstruites. Quid du palais national ? Il est encore un amas de décombres, comme en 2010.

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