Ça fait longtemps que la justice haïtienne tarde à remplir sa véritable mission. Un scandale en chasse un autre. La Police, parfois, arrête puis la justice, elle, libère ceux qui sont indexés dans des actes de corruption et de criminalité. Le dernier scandale en date, c’est celui concernant l’ancienne Directrice générale adjointe de l’ONA, Stéphanie Mondestin.
Arrêtée, jeudi 23 novembre, à l’Aéroport international Toussaint Louverture en partance pour la République dominicaine, Stéphanie Mondestin, indexée dans un rapport d’enquêtes de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), est bel et bien libre de ses mouvements. Auditionnée par le Commissaire du gouvernement près le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, Edler Guillaume, le 27 novembre, la jeune mère a eu la bonne grâce de monsieur le chef de la poursuite à la surprise de l’opinion publique. STÉPHANIE, c’est un ayant-droit ?
Pour des “raisons humanitaires”, Edler Guillaume a décidé de relâcher la présumée corrompue. Ce que nous venons de lire est vrai. Pour des “raisons humanitaires”. Comme il est écrit dans la Bible (Matthieu 27 : 15-26), à la place de Jésus, présenté comme le sauveur de l’humanité, les Juifs ont réclamé la libération de Barabbas, lui, présenté comme un brigand.
Cette petite leçon biblique que bon nombre d’entre nous avaient appris dans la catéchèse ne “semble pas quitter la belle mémoire” de l’actuel Commissaire du gouvernement de Port-au-Prince. Comme un bon père de famille et un médecin qualifié, il a relâché la présumée corrompue, parce que, ce n’est pas de l’humour, madame Modestin allaite un bébé de 10 mois. Raisons humanitaires ?
La justice haïtienne, comme toujours, n’arrive pas à fonctionner comme cette femme aux “yeux bandés” qui la représente. Au plus offrant est la justice ? Accusée, selon l’ULCC, de prise illégale d’intérêt, blanchiment du produit du crime et association de malfaiteurs, Stéphanie Mondestin semble être l’une des nouvelles bénéficiaires de la belle leçon bien mémorisée par le docteur, pardon, le commissaire Edler Guillaume.
Comme des Hilarion, les gens du petit peuple sont jetés en prison pour avoir chipé le pain d’autrui, d’autres, en revanche, qui ont VOLÉ toute une nation, sont libres de leurs mouvements. On se souvient du fameux juge “Bat do, ale pa peche ankò”.
