À la une

Le « chef de la révolution » est dans la ville

On est le 6 février, à quelques heures du 7 février, où le docteur Ariel Henry devrait plier bagage, volontairement ou de force. Depuis près d’une semaine, certaines structures politiques et une frange de la population haïtienne sont en mode mobilisation pour réclamer le départ du Premier ministre à l’approche de cette date qui est très importante en Haïti. Elle marque, en 1986, la chute de la dictature des Duvalier et, depuis, la fin, normalement, du mandat (après 5 ans bien sûr) de nos présidents élus démocratiquement. Sauf que, cette fois-ci, il s’agit d’un Premier ministre, en place, illégitimement, depuis plus deux ans et qui veut à tout prix élire domicile.

À Jérémie, aux Cayes, à Jacmel, à Ouanaminthe, à Port-au-Prince, entre autres, les mouvements de revendication se multiplient et, malheureusement, les mêmes pratiques policières continuent : gazer ceux qui osent braver le pouvoir en place. Un détail…

Le « chef de la révolution » est dans la ville

Révolution, le nouveau mot d’ordre

Contrairement aux mouvements revendicatifs sous Jovenel Moïse, les plus récents, le peuple parle de révolution : chambarder tout un système avec ses gardiens. Et le porte flambeau est le fameux Guy Philippe, impliqué dans le coup d’État renversant l’ancien président Jean Bertrand Aristide en 2004. Il est connu comme un chef rebelle redoutable.

L’ancien officier de police Guy Philippe, arrêté et transféré aux États-Unis d’Amérique en janvier 2017, a recouvré sa liberté le jeudi 7 septembre 2023. L’ancien élu a bénéficié d’une réduction de peine, ce qui a facilité sa libération anticipée. L’ancien élu au Sénat pour le département de la Grand’Anse est arrivé en Haïti, jeudi 30 novembre, après avoir passé six ans en prison aux États-Unis, et depuis, un mot « fort » se dit et s’entend sur tout le territoire national « RÉVOLUTION ». Lui, il ne cesse d’en parler. Il le répète à tout va, convaincu que c’est le seul et l’ultime moyen de renverser le statu quo.

Le « chef de la révolution » est dans la ville

Ce mardi matin 6 février 2024, Jeantel Joseph, ancien directeur de l’Agence nationale des Aires protégées (ANAP), récemment révoqué par le pouvoir en place, intervenant à l’émission Booster, sur les ondes de Radio Mega, a dit ceci : « Le chef de la révolution est dans la ville ». Fier et confiant, il met en garde le gouvernement et conseille au PM Ariel Henry de dégager « vit e prese ».

Le chef de la révolution, vraisemblablement Guy Philippe, est dans la ville. Le changement d’Haïti est-il pour demain ?
Combien de vies cela va-t-il nous coûter ?
Quoi espérer de ces hommes ?

Le « chef de la révolution » est dans la ville

Il nous reste quelques heures pour savoir exactement ce qui nous est réservé. Comment sera le ciel demain matin, dégagé ou sali de nuages noirs ?

Adblock Detected

Please consider supporting us by disabling your ad blocker