Suite à son inculpation par l’ordonnance du juge d’instruction Walther W. Voltaire dans le dossier relatif au magnicide survenu dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, Léon Charles a remis sa démission du poste de Représentant Permanent d’Haïti auprès de l’Organisation des États Américains (OEA). Lors d’une intervention à l’émission « Le Point » de Télé Métropole, vendredi 23 février 2024, l’ex-Directeur général de la Police Nationale d’Haïti (PNH) a donné sa version des faits et a clamé son innocence.
« Le 6 juillet dans la journée, j’ai informé le président d’une opération policière qui était planifiée pour Torcel. À ce moment, j’avais dans le viseur Vitelhomme Innocent. Cette opération a débuté à 1 heure PM et a pris fin vers 11 heures PM. J’ai appelé le président à 11 heures 30 du soir pour lui dire qu’on a pas pu appréhender Vitelhomme, mais on a détruit ses cachettes et saisi des matériels l’ayant appartenu », a déclaré Léon Charles.
« Par la suite, le président m’a appelé pour me dire qu’il était en danger. Il m’a informé qu’il a appelé Jean Lagel Civil et Dimitri Hérard sans succès et je lui ai dit de ne pas s’inquiéter, j’arrive. Il était aux alentours de 1 heure 30 du matin », a poursuivi M. Charles.
l’ex-Directeur général de la PNH a expliqué qu’il avait tout de suite instruit l’inspecteur Vladimir Paraison de se rendre en urgence chez le président. « Entre-temps, j’ai mobilisé toute mon équipe et un peu plus tard, je me suis déplacé avec mon cortège du Haut-commandement en direction de Pèlerin 5 », a ajouté M. Charles. Cette déclaration a été corroborée par l’inspecteur Paraison lors de l’émission.
« À son arrivée, Paraison m’a appelé pour m’informer que le commandant de l’Unité de Sécurité Générale du Palais National (USGPN), Dimitri Hérard, est venu vers lui pour lui dire de ne plus progresser, car c’est la DEA qui est à l’œuvre », a poursuivi Léon Charles, en ajoutant qu’il a, encore une fois, intimé l’ordre à Paraison de progresser, arguant que c’est la vie du président qui est menacée.
« Quelque temps après, Paraison m’a rappelé, c’était le quatrième appel. Il m’a dit que le président a été assassiné et la première dame gravement blessée », a poursuivi l’ex-DG, tout en indiquant qu’il a dès lors monté la garde à Pétion-Ville afin de barrer la route aux assassins du président.
Léon Charles a révélé que pendant une filature sur la place Saint-Pierre à Pétion-Ville, Dimitri Hérard est venu vers lui avec un téléphone pour lui dire de négocier avec les assaillants qui retiennent deux policiers en otage. « J’ai répondu non au commandant Dimitri et c’est à ce moment que j’ai commencé à avoir des suspicions sur son implication dans l’assassinat du président », a révélé l’ex-ambassadeur.
Il a précisé qu’il a remis la charge de cette opération au Directeur Central de la Police Administrative (DCPA), suite à un appel du Premier ministre d’alors, Claude Joseph, pour participer à une réunion du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) en urgence.
Après avoir longuement donné sa version des faits, Léon Charles a clamé son innocence. « J’ai fait tout ce que j’ai pu pour sauver le président. En tant que ex-DG de la PNH, j’aurai toujours des questions à répondre parce que le président a été assassiné pendant mon commandement. […]J’ai rien à voir, ni de près ni de loin, avec cet acte crapuleux », a martelé l’ex-Directeur général de la PNH.
Selon Léon Charles, une enquête est basée sur la présentation des faits et les faits sont là, mais le juge a choisi de les ignorer. « Le juge n’a pas été au niveau de ce dossier qui lui a été confié », a-t-il critiqué.
Léon Charles a déclaré être blanc comme neige et a affirmé qu’il va prouver son innocence et laver son image dans ce dossier.
