Le juge Walter Wesser Voltaire a rendu son ordonnance dans le dossier relatif à l’assassinat du président Jovenel Moïse. Dans un document de 122 pages rendu public en date du lundi 19 février 2024, le contexte de l’assassinat a été expliqué et la scène du crime reconstituée.
L’assassinat de Jovenel Moïse dans la nuit 6 au 7 juillet 2021 était survenu contre toute attente, selon l’ordonnance du juge. Alors que son gouvernement faisait face à une opposition hostile et le pays transformé en un baril de poudre, le président semblait contrôler la situation. Pour preuve, il avait résisté à la tentative avortée du coup d’État de « Petit Bois » le 7 février 2021 et les manifestations anti-gouvernementales avaient un déficit de recette, poursuit l’ordonnance.
Le juge Voltaire a indiqué que la nouvelle de l’assassinat du 58e président d’Haïti avait sonné comme un coup de tonnerre. La personne qui était censée être la plus protégée du pays a été tragiquement abattue à l’intérieur de sa chambre.
Selon le procès-verbal de constat du juge de paix suppléant de Pétion-Ville, repris dans l’ordonnance du juge Voltaire, il y avait du sang et des projectiles de plusieurs calibres partout dans la maison. La porte de la chambre du président a été enfoncée.
Le magistrat Carl Henry Destin, dans le procès-verbal de constat, a déclaré avoir vu à l’intérieur d’une chambre saccagée le corps d’un homme inerte et inanimé, allongé sur le dos. Il s’agit du feu président Jovenel Moïse.
Un corps complètement couvert de sang avec un grand trou au niveau du crâne, un trou dans son œil gauche, un grand trou au front et un autre au niveau de son oreille gauche.
Le corps du président avait deux trous au niveau de l’estomac, un trou sur son avant-bras gauche et un autre sur sa cuisse droite. Dans son dos, il y avait au moins quatre trous.
Le président était allongé dans son sang, maltraité, brutalisé. Les trois unités d’élite de la police qui étaient censées le protéger, l’avaient de préférence abandonné, révèle l’ordonnance.
Selon les riverains interrogés au lendemain de l’assassinat, cette opération avait duré plus de deux heures.
