Erso Bers, de son vrai nom Roberson Bernabé, est un jeune artiste haïtien très talentueux qui cherche à se créer une place dans l’industrie de la musique haïtienne. Il se considère comme une étoile qui cherche à tacler le soleil avec sa guitare et ses poésies, pour le moins, captivantes. Dans une entrevue accordée à TripFoumi Enfo, le jeune artiste a retracé son parcours, révélé son rêve et expliqué ses projets d’avenir.
Erso Bers a expliqué que sa rencontre avec la musique n’a pas été un hasard. Il a détaillé que celle-ci a bercé son enfance, avec son père qui jouait à la guitare tout le temps. Il a également grandi à l’église, où il a pas mal pratiqué la musique. « J’ai été membre de chorale et d’autres groupes où je pratiquais la musique dès mon plus jeune âge », a-t-il confié.
Ancien élève du lycée Fritz Pierre-Louis, Erso a ajouté avoir embrassé l’écriture durant sa scolarité à cet établissement. « Je suis tombé amoureux de la poésie lorsque j’étais en classe de Seconde au lycée Fritz Pierre-Louis. Plus tard en 2017, après mon bac, je vais commencer à l’assumer et faire mes premiers pas dans le monde musical », a-t-il détaillé.
Du coup, en 2017, il va faire son entrée officielle dans l’industrie de la musique haïtienne, selon ses déclarations au micro de TFE. Plus tard en 2019, il va sortir grand gagnant d’un concours de slam organisé par la jeunesse Wesleyenne de Carrefour-feuilles à la fin de cette année. Concours ayant pour objectif de faire découvrir de jeunes talents.
En 2020, Erso sort son premier grand morceau intitulé « Rele Kan Mare ». Sur ce titre, il a su faire un mariage excitant entre sa guitare et sa poésie afin d’inciter les gens à sortir de leur zone de confort pour aller vers la réalisation de leurs buts préalablement fixés.
Il va publier plusieurs morceaux plus tard comme, « Tranblemandkè » notamment. Sur ce titre, il a dénoncé le kidnapping à grande échelle qui faisait rage dans le pays durant la présidence de Jovenel Moïse. « Moun pè pran lari a paske lari a pa pè pran moun…) Vil la pèdi chofè l, nou tout chofe…) Chak vit tente k kanpe, se yon tranblemandkè, se pye sa m manje m pa ba w, se yon tranblemandtè », a dénoncé le jeune artiste à travers ce texte.
En mars 2024, il publie son premier EP intitulé « Takle Solèy ». Il a informé que ce projet comporte cinq morceaux avec, entre autres, Diplòm, Blessed ou encore Reyèl.
Sur le morceau intitulé « Reyèl », l’artiste a expliqué combien l’amour paraît des fois compliqué. Et ce, en raison du manque de sincérité chez les gens qui cherchent parfois à projeter une image différente de leur vraie réalité. « Byen souvan nan lanmou, nou bliye prezante tèt nou pou n vann lòt reyalite, nou bliye ale ak tout sa nou ye, s ak fè dèfwa nou pa rive ak anyen. Sa vin fè ke n plis bezwen reyèl nan lanmou », a chanté l’artiste.
Dans son EP fraîchement publié, Erso voit une projection de son modèle d’artiste. « Avec ce projet, j’ai présenté le modèle d’artiste dont je rêve de devenir en terme de poésie », a-t-il déclaré, tout en invitant les gens à écouter ses morceaux, ce qui constituera un acte de foi et de loyauté envers sa carrière d’artiste. Il a ajouté que ce projet est assez intéressant parce que c’est un mélange de Rap, Slam, de chanson, etc. Il invite les gens à se connecter avec lui sur les réseaux sociaux afin de rester informer de la continuité de « Takle Solèy », qu’il considère comme un grand projet à suivre étape par étape.
Interrogé sur le titre de son EP : « Takle Solèy », il l’a décrit comme étant toute une philosophie de carrière. « Pour moi, « Takle Solèy » est un projet de carrière. Ça évoque l’idée d’un artiste qui se considère comme une étoile et qui multiplie les stratégies pour se frayer un chemin dans l’industrie de la musique », a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, Erso n’a pas seulement la casquette d’artiste. Il a également suivi un cursus de Philosophie et Science politique à l’Université d’État d’Haïti (UEH). Par rapport à cette casquette, il avoue avoir conscience de la situation actuelle de ses possibles fans face à la crise dont le pays est en proie actuellement.
En ce sens, Erso a globalement analysé qu’Haïti traverse un moment assez extraordinaire dans son histoire contemporaine. Il a détaillé qu’une épisode comme celle-ci est assez rare dans l’histoire du pays car elle ne laisse pas place à la libre circulation et à la paix. « À cause de ça, nous sommes presque tous des sans-abris dans le pays », a-t-il argué.
Tenant compte de cette situation spéciale que traverse notre patrie commune, l’artiste a lancé un message de solidarité à ses compatriotes et à ses fans en particulier, en les appelant à la résistance et à faire front commun afin de surmonter les difficultés. « Il me manque de mots pour réconforter certaines familles brisées, pour compenser leurs pertes. Tout ce qu’il nous reste maintenant, c’est de la solidarité pour arriver à sortir de cette impasse difficile et retrouver notre dignité de peuple », a-t-il lancé.
Cependant, malgré cette situation spéciale, Erso croit dur comme fer que sa musique peut quand même aider. Avec des titres sur l’amour, la vie en soi, la situation sociale, politique et économique du pays, l’artiste voit en sa musique une thérapie qui peut même conduire à la guérison de l’âme et à recadrer des esprits perdus.
