Désaccord entre Jovenel Moïse et Liné Balthazar du PHTK autour de la formation du CEP
(TripFoumi Enfo) – Le président Jovenel Moïse a procédé ce mardi à la présentation des neuf membres du Conseil Électoral Provisoire au Palais National sans avoir prêté serment par devant la Cour de Cassation. Une démarche qui amplifie les contestations quant à la crédibilité de ces membres mais aussi la façon dont ce CEP a été mis sur pied. Le Parti Haïtien Tèt Kale estime que ce conseil est mal embarqué et se démarque de celui-ci.
Comme une chenille coincée dans une fourmilière, le président Jovenel Moïse joue la carte de l’empressement. Le numéro 1 de la nation, en dépit de l’ambiguïté et la complexité de la crise politique, ne veut pas faire marche arrière et décide de publier de façon manu militari l’arrêté présidentiel nommant les neuf membres du Conseil Électoral Provisoire, avec pour principale mission d’organiser le référendum constitutionnel afin de doter Haïti d’une nouvelle loi mère.
Ce Conseil Électoral Provisoire, dès sa formation, jouit d’un déficit de crédibilité puisqu’aucune concertation n’a été enclenchée avec les secteurs clés de la vie nationale en vue d’aboutir à un consensus réel susceptible de calmer les ardeurs et créer un climat stable. Les neuf conseillers sont décriés à l’instar de Guylande Mésadieu écartée du parti Rasin Kan Pèp La pour avoir trahi la ligne du parti.
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Réagissant sur la formation de ce CEP, le président du Parti Haïtien Tèt Kale, Liné Balthazar dans une interview accordée au quotidien Le Nouvelliste, déclare que le chef de l’État et son équipe doivent trouver l’équilibre parfait afin de garantir au pays un climat serein.
“Nous ne voulons pas d’élections “yon grenn soulye” dans le pays. Il y a des doutes, des suspicions sur le Conseil électoral formé de façon unilatérale. Il faut qu’il y ait un minimum de consensus sur la formation du CEP », a martelé le président du PHTK au Nouvelliste.
Liné Balthazar n’a pas caché ses préoccupations face à l’avalanche de critiques que suscite dès le départ de ce CEP et déplore par ailleurs, qu’aucun consensus n’a été trouvé avant la publication de l’arrêté présidentiel. Selon lui, c’est l’une des conditions préalables pour la tenue d’élections inclusives, de bonnes élections.