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Une commission Internationale pour lutter contre la corruption en Haïti

Après les ratées du système politico-juridique dans la lutte contre la corruption en Haïti après 215 ans d’indépendance, la population haïtienne doit faire un choix. Celui de faire le jeux des corrompus et corrupteurs du système qui n’ont pas véritablement intérêt à ce que cela change ou de préférence suivre l’exemple des peuples du Guatemala et du Salvador, englués dans une spirale de corruption et d’impunité, qui ont réclamé une commission internationale pour juger les intouchables maîtres du système.

Une commission Internationale pour lutter contre la corruption en Haïti

La République d’Haïti fait face à une maladie chronique depuis la proclamation de son indépendance en 1804. Elle est caractérisée par le détournement, le vol, le pillage des ressources destinées à satisfaire les besoins des plus nécessiteux par un petit nombre. Cette maladie n’est autre que la “corruption”.

La corruption existe partout dans le monde. L’argent gagné, même frauduleusement, reste dans le système économique et financière du pays. Par contre, la manière dont elle sévit en Haïti ne diffère guère de la période esclavagiste. A l’époque, la devise du colon se résumait en une seule phrase : tout part et pour la métropole, rien pour Haïti ( Saint- Domingue d’antan). C’est ainsi que les élites économiques et politiques haïtiennes fonctionnement. En effet, chaque Haïtien, de la classe politique aux secteurs des affaires, a un autre pays de rechange. A titre d’exemple, des informations récurrentes laissent croire que les politiciens haïtiens sont parmi les plus grands propriétaires de chaînes d’appartement en République Dominicaine. C’est juste pour montrer que l’argent du pays ne fait pas le bonheur du pays.

Au fait, faire de l’argent est toujours salutaire dans n’importe quel pays du globe. De l’argent sale, non! C’est condamné par la loi.
Et à ce titre, Haïti est dotée d’une panoplie d’instruments juridiques et d’institutions spécialisées pour combattre ce fléau. Mais, au vu des résultats, on dirait que la corruption n’est même pas encore en gestation chez nous, en Haïti. La contrebande, le vol, le détournement des fonds publics, etc. Tout ce passe sous le regard bienveillant de notre système juridique. On dirait que nos lois ont été conçues dans un but bien déterminé : celui de promouvoir la corruption au lieu de la combattre tel que prétendre.

D’autres pays ont connu des situations similaires dans leurs histoires. C’est l’exemple du Guatemala, un pays de l’Amérique Centrale, ruiné par la guerre et la mauvaise gouvernance depuis plusieurs décennies.

Ainsi, le 12 décembre 2006, le gouvernement guatémaltèque, conscient de l’incapacité de la justice du pays à faire face à cette pandémie, a signé un traité historique avec les Nations-Unies. Ce traité a permis d’accoucher la “Commission Internationale de Lutte Contre la Corruption au Guatemala (CICIG) caractérisée par son indépendance politique, administrative et financière du gouvernement. Elle comptait quelque 150 employés dont la moitié d’étrangers.

De 2007 à 2019, les résultats sont époustouflants. Plus de 70 structures criminelles ont été démantelées avec 1540 individus en ligne de mire. Parmi ces derniers, plus de 400 condamnations ont été prononcées. La commission a aussi obtenu 100 demandes de levée d’immunité parlementaire et d’autres initiatives législatives favorisant la transparence de l’Etat.

Pour une fois, les groupes de pouvoir traditionnels ont été ébranlés au Guatemala. La classe des affaires, les militaires, les politiciens, les grands criminels comme les trafiquants de drogue et les contrebandiers, les juges corrompus,etc. tous ont été touchés.

La CICIG a réussi à faire révoquer les concessions de megaprojets de développement douteux, arrêter des dignitaires tels que le Président Alvaro Colom(2008-2012), le Président Otto Pérez Molina(2012-2015) et sa vice-présidente Roxana Baldetti notamment dans un scandale de détournement de fonds à la douane où elle aurait perçue 900 000 euros de pots-de-vin.

Inspiré par le modèle guatémaltèque, le nouveau Président du Salvador, Nayib Bukele, a créé la CICIES en collaboration avec l’Oganisation des États Américains dans un même objectif qui est de combattre la corruption.

À quand le tour d’Haïti de faire appel à un organisme international pour aider à traquer les bandits à cravates ayant réduit la population haïtienne à sa plus simple expression? C’est la question à 1 million de dollars.

Déjà, les obstacles à franchir sont nombreux. Il y a d’abord le spectre d’ingérence internationale soulevée à chaque instant par ceux-là même qui devraient se retrouver derrière les barreaux. Souvent, vous entendez dire qu’Haïti est un Etat indépendant, souverain. Donc, il est hors de question que des étrangers se mêlent dans nos affaires internes. Ensuite, la population n’est pas encore prêt à ce que la corruption soit véritablement combattue. Comme sous le règne esclavagiste, elle souffre encore et toujours du “syndrome du Blanc”, en oubliant que l’argent volé et détourné en Haïti par nos dirigeants et politiciens est placé dans les banques étrangères.

En d’autres termes, le blanc est incontournable dans une hypothétique lutte contre la corruption en Haïti. Que personne n’attende pas aux hommes et femmes politiques de ce pays qu’ils aillent,un jour, dans cette direction. Ça n’arrivera jamais. Au-delà de toute considération nationaliste, n’attendez pas non plus que la justice haïtienne, contrôlée par des intouchables, pourra relever ce défi.

La solution est difficile, mais pas impossible à surmonter. Que le peuple fait fi des hommes et femmes politiques qui vont toucher son sentiment nationaliste en faisant appel à l’histoire de Dessalines, Cappoix, Christophe et Co.

En lieu et place des dénonciations, d’exclamer tantôt “viv”, tantôt “Aba”, exigez une commission internationale pour contrer les corrupteurs et corrompus de ce pays. Vous n’avez rien à perdre. Car, il a été toujours ainsi: la misère,la pauvreté et la fierté dessalinienne pour le peuple; la richesse du pays et l’impunité pour les nantis et les politiciens.

Haïtiens, si vous êtes contre la corruption, exigez cette commission comme les peuples du Guatemala et du Salvador l’ont fait.

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