Droits Humains

Création de l’Observatoire de Crimes Contre l’Humanité en Haïti (OHCCH)

(TripFoumi Enfo) – En grande pompe, l’Observatoire de crimes contre l’humanité en Haïti fut présentée au public. Hier mercredi 21 octobre 2020, plusieurs personnalités de la société civile, à l’exemple des Maîtres Gervais Charles, Carlos Hercule et Stanley Gaston, anciens bâtonniers de l’Ordre des avocats de Port-au-Prince, ont pris part à la cérémonie de lancement à l’hôtel Montana. L’Observatoire, promet ses fondateurs, permettra d’agir notamment sur «les crimes contre l’humanité perpétrés contre les masses haïtiennes habitant les quartiers populaires».

Lutter pour l’émergence d’un État de droit démocratique en Haïti basé sur le respect des droits humanitaires, le respect des libertés publiques et celui de la libre participation citoyenne dans tous les processus de prise de décisions, sans contrainte ni répression des autorités étatiques. Telle est la mission de cette structure nouvellement créée.

À son origine, relate ses concepteurs, il y a « l’instrumentalisation des gangs armés par le pouvoir en place pour réprimer les revendications populaires et terroriser l’opposition politique ». Autrement dit, des crimes jugés imprescriptibles et sur lesquels lumière se doit d’être faite.

De par cet intérêt accordé aux crimes contre l’humanité commis en Haïti, l’Observatoire aura à effectuer un travail en trois points. Tout d’abord, les divers cas de crimes contre l’humanité perpétrés par acte ou par omission seront répertoriés. À ce stade, les victimes seront identifiées grâce surtout au travail de plusieurs organisations de défense des droits humains membres de l’Observatoire. Après quoi, les cas seront documentés avant de passer à la phase de leur dénonciation. Laquelle phase se fera de manière systématique et chronologique.

D’ici-là, un travail de collecte d’informations et de production d’analyses sur ces cas aura déjà été réalisé. Et ceci « en mettant l’accent fondamentalement sur l’opportunité d’engager des poursuites judiciaires à l’échelle nationale et internationale contre les responsables de telles exactions qui vont être soutenues par des activités de plaidoyers », peut-on lire dans le formulaire de création de l’Observatoire. Autrement dit, l’OHCCH accompagnera la population victime en introduisant les dossiers par-devant les instances judiciaires à l’encontre des autorités accusées.

Tous les cas ou situation assimilables à des crimes contre l’humanité seront pris en compte, assurent les fondateurs de l’Observatoire. De ce fait, une enquête sera menée sur les cas concernés. Car l’objectif demeure l’établissement d’un système d’alerte précoce dans le but de prévenir ces genres de crimes et d’aboutir à la condamnation de tous les impliqués dans leur perpétration.

Qu’il s’agisse des massacres de La Saline, de Bel-Air ou autres, tous sont imprescriptibles. Raison pour laquelle, l’opinion publique aussi bien nationale qu’internationale sera mobilisée sur les cas de violation des droits humains. En temps réel, l’OHCCH s’assurera d’informer la communauté internationale de la situation en Haïti pour « la porter à suspendre tous supports économiques ou en renforcement institutionnel si la situation reste inchangée».

Le travail sera long et difficile. Pour sa pleine réalisation, les pères fondateurs de l’Observatoire de crimes contre l’humanité en Haïti ont avant tout pris soin de constituer une équipe opérante. L’on retrouve donc à la tête de l’organisation, des personnalités telles que Hérold Jean-François, journaliste sénior, l’ancien ministre de la Justice, Me Camille Leblanc, ou encore Me Mario Joseph du Bureau des avocats internationaux (BAI), Me Sonel Jean-François…

Et à leurs côtés, des « organisations de la société civile, des intellectuels, d’autres organisations et cabinets spécialisés dans la défense des droits humains (par exemple le RNDDH) et des personnalités publiques attachés aux valeurs démocratiques ».

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