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Cher Bob C, que dit la loi haïtienne sur le port illégal d’arme à feu? Clarifions!

(TripFoumi Enfo) – «Du lundi au vendredi, à trois heures du matin je laisse ma maison pour venir présenter ce journal. J’utilise deux armes à feu pour me protéger dans les rues; une arme de point légalement reconnue par les autorités policières, et une arme lourde pour laquelle je ne dispose d’aucun papier ». Ayant fidèlement reporté le discours de Roberde Céliné, dit Bob C sur le site de TripFoumi Enfo, notamment cette déclaration ouverte qu’il a faite lors de la présentation du journal “Premyè Okazyon” sur la Radio Télévision Caraïbes, le présentateur vedette du journal, surnommé aussi “Papa Pèp” s’est montré mécontent et indigné au point même de traiter le rédacteur en Chef de TFE, Thériel Thélus de “sal engra”.

“Theriel map tann lew bezwen vinn mandé sou non moun fonvèrèt nan jounal mwen an, espes de sal ingra…”, a-t-il écrit sur PRIMEUR-INFO, un groupe de discussion sur Whatsapp.

Déjà, que dit la loi haïtienne sur le port d’arme illégale?

Ce n’est point un problème de posséder une arme à feu en Haïti. C’est d’ailleurs un droit reconnu par la Constitution haïtienne. En effet, selon les dispositions de l’article 268.1 de la Constitution : “Tout citoyen à droit à l’autodéfense armée, dans les espaces de son domicile. Mais, n’a pas droit au port d’armes pour circuler sur les voies publiques sans l’autorisation expresse et motivée du chef de la Police”. Cette disposition a été renforcée par le décret du 12 janvier 1988 en son article 6, ainsi stipulé : “tout citoyen qui désire se procurer une arme à feu doit obtenir une autorisation expresse de la police”.

Dans le cas de Bob C, à en croire son discours, de nombreuses dérogations à la législation haitienne semblent être belles et bien commises. S’est-il jeté dans la geule du loup sans le savoir ? Précisons les infractions dont il est question :

1 – Aux termes des articles 4 et 5 du décret du 12 janvier sur l’appropriation, la détention d’arme : “Un citoyen est autorisé à avoir des armes de poing, des armes d’épaule, des fusils et revolvers à air comprimé et peut aussi avoir pour ses besoins récréatifs ou sportifs des fusils. Du coup, déclarer avoir en sa possession “une arme lourde”, n’est-elle pas une violation flagrante des prescriptions de la loi?

2 – Qui pis est, le journaliste de plus de deux décennies de carrière dit n’avoir aucune autorisation policière pour cette arme lourde, alors que l’article 6 du décret susmentionné prévoit que : “tout citoyen qui désire se procurer une arme doit obtenir une autorisation expresse de la police”. C’est également le même cadre figure dans l’article 268.1 de la constitution de 1987.

Par ailleurs, selon le récent décret publié par l’Exécutif, en son article 5 Bob C risque plusieurs années d’emprisonnement pour le port illégal d’armes à feu, « outre les peines prévues par la Loi, toute personne coupable de port illégal d’armes à feu est passible d’un emprisonnement dont le nombre d’années correspond au nombre total de munitions retrouvées soit sur lui, soit dans les armes portées par lui illégalement, soit dans ses bagages, soit dans son véhicule ou tout autre moyen de transport à sa disposition, à raison d’une année d’emprisonnement par munition ». Et selon les dispositifs des articles 1, 2… 5, du décret du 25 novembre 2020, Bob C peut-être même traité de terroriste.

Cher Bob C, que dit la loi haïtienne sur le port illégal d'arme à feu? Clarifions!

Alors, est-ce la faute de la rédaction de TripFoumi Enfo si les plus avisés s’en sont pris à Bob C après avoir declaré ouvertement qu’il est détenteur d’une arme de guerre “sans papier”? Il est automatiquement en contravention avec les lois haïtiennes.

Thériel Thélus dit TT, est-il la cible à abattre à tout prix s’il décide de relayer fidèlement un discours qu’un confrère n’aurait jamais du prononcer s’il se servait de sa matière grise pour former et informer suivant les règles de l’art. La déontologie du métier ainsi que la responsabilité d’un vrai journaliste sont désormais mises en cause et ce, par l’un des nôtres !

À rappeler que ce n’est pas pour la première fois que Bob C s’est pris aux médias numériques du pays. Il y a environ une semaine, il avait publiquement déclaré que les médias en ligne haïtiens fonctionnent en dehors de toute norme déontologique du domaine et, a t-il ajouté, ils sont de connivence avec les bandits: ” à chacun de ces médias en ligne, un gang bien particulier”.

Bob C, un journaliste de plus de 25 ans de carrière qui détient une arme de guerre sans aucune autorisation légale. Est-il capable de dénoncer les gangs armés du pays qui détiennent eux aussi, des armes lourdes? Quelle est selon vous la différence entre ce “grand journaliste” et les hommes armés du G-9? Est-il capable de dénoncer ou critiquer Barbecue, Izo, Manno, Ti Lapli, Krisla, Lanmò 100 Jou, Bougòy entre autres ?

Des citoyens avisés voient dans les récentes déclarations de Bob C, une manœuvre visant à légitimer les gangs qui possèdent des armes de guerre à un moment où l’insécurité bat son plein, le kidnapping prend le large en dépit des différentes mesures annoncées par les autorités policières. Que dira la justice haïtienne après ces révélations fracassantes? Est-il au-dessus de la loi ?

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