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Fini le carnaval… Et après ?

(TripFoumi Enfo) – Plusieurs grandes villes du pays viennent de réaliser leur défilé carnavalesque. Hormis la commune de Desdunes où un camion sonorisé a causé la mort de 5 personnes et de 18 blessés, tout s’était presque bien déroulé dans le pays. Maintenant, “toutes les activités” ont repris dans le pays comme c’est toujours le cas.

Malgré la misère, l’insécurité, la crise sociopolitique et économique qui ponctuent le quotidien de la population haïtienne, les carnavaliers ont bien répondu à l’appel des autorités de leur municipalité. Tant bien que mal, les fêtards ont reussi le coup. Durant le déroulement de ces activités, le plus grand centre hôspitalier du pays, à savoir l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti, était en grêve. Le courtisan des patients et des personnels dudit hôpital demeure les monticules d’immondices éparpillés çà et là. Silence ! On danse.

Presque pas de nouvelles méringues cette année, mais on a dansé

Si chaque année, des groupes musicaux publient des méringues carnavalesques imprégnées, dans la majorité des cas, de la réalite haïtienne, histoire de sensibiliser la population et de lui faire danser à la fois, cette année, presqu’aucun ténor n’a sorti de musique. Mais, cela n’a pas empêché que des artistes et groupes aient fait bouger les reins. Dans le département du centre, de grosses pointures y ont été pour créer l’ambiance. Après ? La même danse : insécurité, misère, chômage, voilà les bras qui attendent la majorité des fêtards.

L’insécurité fait rage, on danse. On danse à tout oublier. On danse à pouvoir résoudre nos problèmes ? À Martissant, des malfrats règnent depuis environ neuf mois. Morts. Une grosse pile de morts. Fouilles systématiques des passagers. Viols. Viols et kidnappings au quotidien. À Crois-des-Bouquets et Pétion-Ville, la même réalité. Malgré tout, on danse. On ne danse pas pour demain. Ou danse pour le besoin du CORPS et de l’ÂME d’aujourd’hui. On danse pour satisfaire l’envie. Danser, Danser, Danser… car demain sera meilleur.

Haïti connait l’un des pires moments de son histoire durant ces dix dernières années. Gouvernement après gouvernement, les conditions de vie de la population haïtienne se détériorent de plus en plus. Des cadavres, on continue d’en compter presque tous les jours. Des femmes violées, on en répertorie constamment. Malgré tout, cette année, on a dansé le carnaval et demain on se réveillera avec les mêmes problèmes et les mêmes défis de vie.

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