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À quand la fin du kidnapping en Haïti ?

(TripFoumi Enfo) – Le phénomène du kidnapping, comme l’une des formes de l’insécurité, a atteint un point culminant en Haïti au cours de ces trois dernières années. Presque quotidiennement, au moins 3 cas d’enlèvement sont signalés et rapportés dans la presse. Des étrangers comme des Haïtiens sont ciblés par les malfrats, lourdement armés, prenant en otage des zones jugées stratégiques pour eux. Ces groupes armés se battent pour l’hégémonie et pour le contrôle des territoires. Cela, sous le regard passif des autorités haïtiennes.

Cette attitude “complice” des responsables de l’État sème le pessimisme chez la population. Résultat ? Bon nombre d’Haïtiens, même au péril de leur vie, se voient obligés de quitter le pays. Clandestinement, certains se rendent en République Dominicaine et d’autres, par mer, tentent de rejoindre l’Amérique du Nord, notamment les États-Unis. Beaucoup de ces tentatives ont échoué. Dieu seul sait combien de nos compatriotes ont péri en mer pendant ces voyages illégaux. Dieu seul sait combien d’entre eux sont refoulés sur leur terroir, devenu un enfer pour eux à cause du grand banditisme.

La classe dite moyenne est la plus concernée par ce monstre qu’est le kidnapping. Au passage, il faut signaler que, historiquement, le premier rapt connu en Haïti serait celui dont ont été victimes l’ambassadeur et le consul américains, Clinton Knowles et Word Christensen le 23 janvier 1973 sous la présidence du dictateur Jean-Claude Duvalier, successeur de François Duvalier, son père. Depuis, Haïti a ouvert la porte à une nouvelle pratique non sans conséquence sur son élan de développement.

Au cours de la période transitoire dirigée par Boniface Alexandre, allant de 2004 à 2006, on avait constaté une augmentation spectaculaire des cas d’enlèvement en Haïti. Mais, avec l’arrivée de René Preval au pouvoir, le kidnapping avait baissé de façon considérable, selon un article du journal en ligne Ayibopost. Le mandat de l’originaire de Marmelade terminé, place à Joseph Michel Martelly, autoproclamé bandit légal. Du nouveau dans l’histoire d’Haïti : un ancien chanteur est élu Président !

Depuis, c’est l’instauration de nouvelles pratiques jamais vues dans l’histoire d’Haïti. Le 27 octobre 2011, le député de Delmas-Tabarre, Arnel Belizaire, avait été arrêté par le gouvernement, ce qui avait constitué un non respect à l’immunité parlementaire. Cet acte a consacré la philosophie du bandit légal en Haïti. Des scandales relatifs au trafic de drogue ont marqué l’administration de Joseph Michel Martelly. Son dauphin, Jovenel Moïse, n’a pas pus renoncer à ce chemin fatal pour le pays.

En 2019, des cas d’enlèvement et viol en série ont été recensés. C’est le retour en force du kidnapping. Depuis, les bandits armés en font une activité quotidienne. Des gangs logés à Martissant kidnappent, d’autres nichés à Croix-des-Bouquets, Delmas, Torcel et Pétion-Ville donnent chair à la pratique. Pour le premier trimestre de 2022, plus de 225 cas d’enlèvement ont été recensés dans le pays, selon un rapport de la cellule d’observation de la criminalité du Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme.

La question que se posent nombre d’Haitiens tant en Haïti qu’à l’étranger est celle que voici : à quand la fin du kidnaping dans le pays ? Une question à laquelle les autorités refusent de répondre et ce, pour des raisons qui n’en sont pas !

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