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Éditorial | Les activités culturelles boycottées en Haïti cet été à cause de l’insécurité généralisée, tant pis pour la population …

(TripFoumi Enfo) – Aujourd’hui, le pays tout entier vit l’un des moments les plus sombres de son histoire. En raison de l’insécurité qui sévit en Haïti ces dernières années, les activités culturelles sont fort paralysées. On est au début du mois d’août, période qui, jadis, était très prisée en Haïti. En temps normal, ce moment devrait être bouillonnant avec la présence des artistes et groupes venant des États-Unis. Des artistes étrangers auraient profité aussi de cette période festive pour se produire en Haïti.

Le mois d’août, en Haïti, est un mois au cours duquel le nombre de festivals, de bals et de fêtes champêtres atteignent toujours l’apogée. Néanmoins, depuis 2019, ces activités culturelles sont au point mort, sinon quelques rares organisateurs et artistes qui essayent de braver le danger causé par l’insécurité.

Cet été 2022, certaines formations musicales phares du Compas Direct font le choix de rester à l’étranger. Certaines fois, ils se rendent en République Dominicaine pour gratifier la communauté haïtienne de quelques spectacles. Hormis Disip, Nu-Look, T-Vice (pour son anniversaire), des groupes très convoités comme Klass, Harmonik, Vayb n’annoncent jusqu’à date aucune prestation en Haïti pour cette période.

Pourtant, surtout en ce qui concerne la formation musicale Klass, elle aurait bien aimé se produire pour ses nombreux fans éparpillés partout sur le sol haïtien, d’autant que cette année marque son dixième anniversaire. D’ailleurs, le groupe est en pleine démonstration depuis plusieurs mois, Klass se fait remarquer dans les Antilles, en France, au Canada et plusieurs villes américaines. La bande à Richie sera durant le mois d’octobre à Dubaï dans le cadre de sa première décennie d’existence. Il est utile de noter que depuis la montée de l’insécurité et la pandémie du Coronavirus, les responsables de Klass estiment que le moment n’est pas favorable pour la tenue des grandes festivités musicales en Haïti.

Malgré la situation chaotique dans laquelle se trouve le pays, certains rares groupes et artistes ont réussi quand même à faire la différence en organisant quelques soirées réussies. D’autres entament des tournées musicales. En ce sens, on peut citer le rappeur Baky qui est parvenu à rassembler des centaines de mélomanes à travers deux grands concerts organisés à Pétion-Ville et dans la ville des Cayes au cours du mois de juillet.

Pendant cette même période, le concert de l’artiste français, Dadju, à NH El Rancho, avait tourné au vinaigre, l’artiste n’arrivait même à se produire sur scène. L’espace avait été pris d’assaut par des individus mal intentionnés qui semaient la pagaille en envoyant des grenades lacrymogènes tout au long de la soirée.

Pour les grands festivals, seul le SumFest avait pu se tenir. Malgré les promotions à outrance, la 4e édition du festival n’avait pas attiré grand monde comme à l’accoutumée. L’organisation de ce rendez-vous annuel a été vivement critiquée cette année. La misère et l’insécurité seraient les principales causes.

La principale raison qui explique l’absence des grandes festivités culturelles dans le pays cet été est la situation sécuritaire délétère qui ronge le pays depuis plusieurs années, et qui se manifeste dans une dimension beaucoup plus désagréable ces jours-ci. Plusieurs villes du pays sont enclavées. Les gangs armés agissent au rythme de leurs caprices. À Martissant, Croix-des-Bouquets, Canaan, Cité Soleil, Frères… les bandits armés évoluent dans les plus grands axes routiers du pays. La population ne peut pas circuler en toute quiétude. Ajoutant le kidnapping qui fait rage dans la région métropolitaine du pays, et dans certaines villes de province, les conditions ne facilitent pas la tenue des grandes activités.

Même quand la situation est précaire au su et au vu de tous, les autorités gouvernementales ne suivent pas. Le Premier ministre Ariel Henry ne donne pas le ton. Ce dernier préfère parler de l’organisation des prochaines joutes électorales au lieu de penser à résoudre le problème de l’insécurité grandissante qui sévit dans le pays.

Le gouvernement doit créer les conditions facilitant la population de se divertir à tout moment, car, un divertissement est un privilège qui permet à chacun de briser la routine du travail. En plus, c’est un bon moyen de requinquer le cerveau. Par conséquent, les dirigeants doivent garantir aux habitants de toutes les régions du pays l’accès aux loisirs.

D’autant plus que, sur une longue durée, toutes les obligations de la vie deviennent épuisantes. Chacun essaie à sa manière d’y échapper ne serait-ce que pour quelques heures. Quel que soit le type de divertissement, le plus important est de ressentir du plaisir, sinon un bien-être total que l’on ne ressent pas aussi souvent qu’on le voudrait.

Se divertir constitue une activité essentielle à l’être humain. En effet, cet acte joue un rôle prépondérant au bien-être de chacun. Aller dans des festivals, assister des concerts, suivre des matchs de football, danser les bals… tous les moyens sont bons pour s’évader un instant.

Chaque individu a besoin de divertissement pour offrir un peu de répit non seulement à son corps mais aussi à son esprit. Suivant ce principe, le divertissement se traduit fondamentalement par toutes activités plaisantes que pratique tout un chacun quand il a besoin de prendre du bon temps.

Selon les experts dans le domaine de la santé, le divertissement joue un rôle important sur le bien-être de chacun au niveau mental. Au terme d’une dure période, le cerveau présente parfois quelques difficultés à se concentrer. Pour y remédier, l’on a tendance à se lancer sur une activité qui nous plaise réellement. Cela permet en effet d’oublier tous les soucis confrontés pendant un certain temps. D’une certaine manière, réaliser la même activité pendant un long moment n’est pas très sain. Parfois, participer dans des activités festives suffit à se remettre d’aplomb.

Les loisirs sont indispensables à la vie, quand un peuple en est privé, il se meurt. En conséquence, l’État doit permettre aux citoyens de vivre leur vie quotidienne comme il faut. D’ailleurs, les loisirs sont sacrés par les conventions internationales comme Droit inaliénable de tout le monde.

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