(TripFoumi Enfo) – Une crise dans la crise, et rien. De même, une Haïti dans l’Haïti, et rien. Une crise qui arrange. Une autre qui dérange. Une Haïti pour certains, une autre pour d’autres. « Si n pa kanpe sou menm bit, nou p ap ka wè laplèn menm jan », a affirmé l’éminent écrivain Franckétienne. Il y a un grand paradoxe qui traîne ses ailes ici. Une bonne partie de la population souffre, alors qu’une minorité se la coule douce. Ayiti pa yo a diferan, se pa manti non !
Ils vivent du chaos et du délabrement du pays. Ils roulent sur la richesse et font de la pauvreté des autres un pont. Des politiciens et des acteurs du secteur des affaires s’offrent tristement une belle existence. Une existence qu’ils n’auraient pas pu avoir dans un pays comme il faut, donc sans impunité. Peut-être, ils auraient pu accomplir leur destinée sainement sans passer par des stratégies hors normes. Peut-être n’auraient-ils pas les mains maculées de sang pour conserver leurs intérêts.
Libres d’agir, les maîtres du système. Quasi-incapables de franchir les barrières au sein de la société, les malheureux. Sortir de l’ornière, un mât de cocagne pour ces derniers. Ils vivent dans l’absence. Ils sont abandonnés à eux-mêmes et à la merci des gangs armés qui leur imposent leurs diktats. La misère est visible dans ces endroits. Même le minimum y fait défaut. Ça, c’est une Haïti pour ceux et celles d’en bas.
Ce pays que voici renferme une double vie. L’une a une dimension paradisiaque, l’autre infernale. À quand une Haïti pour tous les Haïtiens ? Si Ayiti se lanfè, li dwe lanfè pou nou tout. Menm jan, si li paradi, li dwe paradi pou nou tout !
