Afrique

Kénya : 89 morts et des centaines de disparus, selon le bilan partiel d’un jeûne extrême d’un groupe de chrétiens

Au Kenya, les autorités policières ont découvert dans la forêt de Shakahola les cadavres des chrétiens décédés suite à un jeûne spécial organisé au cours du mois d’avril. Ils ont succombé au jeûne à l’extrême proposé par l’Église Internationale de Bonne Nouvelle aux fidèles afin de mourir à jeun et de rencontrer Dieu. Les enquêteurs ont annoncé, ce mardi 25 avril, des centaines de disparus et 89 morts dans le cadre d’un bilan partiel.

Dans la grande forêt de Shakahola, l’Église Internationale de Bonne Nouvelle a lancé un jeûne à l’extrême afin de permettre aux fidèles de mourir et de rencontrer Dieu, leur créateur. Les enquêteurs kenyans ont trouvé jusqu’à ce mardi 25 avril environ 89 cadavres dont ceux des enfants, dans des tombes et des fosses communes faites dans la vaste forêt située à l’Est du pays. Selon ce que Charles Kamau, responsable des investigations, a fait savoir à la presse locale, les responsables de l’Église a dit aux fidèles que « leur travail dans ce monde a pris fin et qu’ils devaient mourir et aller voir leur créateur ».

Les autorités ont toutefois rencontré 34 survivants, dont une adepte retrouvée frêle et les yeux exorbités, qui a malgré tout refusé de se nourrir. « Elle a fermé résolument sa bouche, refusant d’être assistée, voulant continuer son jeûne jusqu’à la mort », a déclaré Hussein Khalid, membre de l’organisation, qui avait alerté la police sur les actes de l’Église Internationale de Bonne Nouvelle. L’organisation est aussi surprise de voir l’état dans lequel les gens décédés, notamment des enfants, sont enterrés. « L’horreur que nous avons vue ces quatre derniers jours est traumatisante. Rien ne vous prépare à des fosses peu profondes contenant des enfants », a aussi déploré Hussein Khalid. Par ailleurs, les enquêteurs ont aussi fait savoir qu’ils ont trouvé jusqu’à six cadavres dans une même tombe, et ils en ont trouvé d’autres à même le sol.

Le créateur de cette Église spéciale porte le nom de Paul Mackenzie Nthenge. Il est un ancien chauffeur de taxi et a créé sa propre église le 17 août 2003. Il se considère comme le serviteur de Dieu, ayant pour mission principale de préparer le monde à la seconde venue de Jésus-Christ par l’enseignement et l’évangélisation. Les Forces de l’ordre l’avaient déjà arrêté en 2017 pour avoir prôné la déscolarisation des enfants. En mars dernier, on a une nouvelle fois arrêté le soi-disant homme de Dieu pour avoir encouragé les parents de deux enfants de sa secte à laisser mourir de faim leurs descendants. Libéré contre une caution de 100 000 shillings kényans (environ 670 euros), il est actuellement en détention. Il est sous le contrôle de la police depuis le 14 avril dernier, après le début des recherches dans la forêt de Shakahola et doit à nouveau être entendu le 2 mai prochain.

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