L’initiative de la Caricom est-elle au bénéfice d’Ariel Henry ou du peuple haïtien ?
Le monarque Ariel Henry, chef du gouvernement haïtien, impuissant face à l’insécurité généralisée dans le pays, a trouvé, une nouvelle fois un stratagème pour amadouer la population agonique et la communauté internationale insouciante. L’initiative de la Caricom de jouer un rôle médiateur apparent en Jamaïque afin d’apporter une réponse à la crise haïtienne semble un support inavoué à ce gouvernement stérile qui fait montre d’une incompétence hors pair depuis près de deux ans.
Diversion et dilatoire constituent les véritables pions de ce gouvernement de facto pour se maintenir à la gouvernance du pays. Aucun de ses projets ne vise un aller mieux pour la population, engloutie dans une crise à plusieurs flèches.
Deux accords signés, l’un en septembre 2021 et l’autre en décembre 2022, entre des groupes politiques convergents, un forum organisé sous l’initiative de l’organisme figurant, le Haut Conseil de Transition (HCT), en mai 2023, dirigé par l’experte en Droit constitutionnel Mirlande Hyppolite Manigat, ne sont, jusqu’à l’heure, que des tonneaux vides dont le bruit est aussi insignifiant que la volonté des acteurs à voir Haïti sur la voie du développement.
La Caricom, en tant qu’organisme régional, se lance peut-être sciemment dans ce projet conspirationniste contre la population haïtienne, gisant dans la misère depuis des années à travers cette rencontre à l’issue incertaine entre les protagonistes haïtiens en Jamaïque.
Dans son discours d’ouverture à Kingston, le Premier ministre Ariel Henry laisse croire qu’il ne veut ni un nouvel accord politique ni un véritable élargissement de l’accord “Tonton Noël” du 21 décembre 2022. Il maintient toujours son argutie visant le référendum interdit par la Constitution de 1987, et l’organisation des joutes électorales en 2023.
Dès son retour au sommet des chefs d’État et de gouvernement de la CARICOM aux Bahamas, Ariel Henry a révélé sa nouvelle demande d’une force multinationale pour aider son gouvernement à créer un climat favorable à l’organisation des élections, alors que la situation d’insécurité continue de se perpétuer dans le pays et l’insécurité alimentaire frappe durement les couches les plus vulnérables.
Hormis quelques acteurs et structures politiques qui ont boudé l’invitation de la Caricom, le HCT, un organe considéré comme un instrument du gouvernement, a également décliné l’invitation du Premier ministre des Bahamas pour participer à la rencontre en Jamaïque, disant ne voir aucun intérêt de reprendre les mêmes sujets débattus dans son forum organisé les 23 et 24 mai 2023.
Sans aucun mandat légal circonscrit dans le temps, les résultats de ces manœuvres politiques nationales et internationales ne sont qu’au bénéfice du président-premier ministre Ariel Henry. Aucun indice ne montre que cette rencontre réunissant des acteurs du secteur politique haïtien en Jamaïque apportera même un palliatif aux grands problèmes de la population haïtienne.