La situation sociopolitique et économique du pays reste alarmante. Dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince et dans le département de l’Artibonite, les gangs armés continuent d’étendre leurs tentacules sous les yeux complices des autorités de l’État. Face aux différentes difficultés des parents et des écoles, une bonne partie de la population haïtienne a appelé au report de la date du 11 septembre fixée pour la rentrée des classes. Mais, sans surprise, car c’est un État contre la nation haïtienne, elle est maintenue par le Ministère de l’Éducation Nationale et de Formation Professionnelle (MENFP) ayant à sa tête le démagogue et réactionnaire Nesmy Manigat.
La Radio Télé Métronome confirme auprès d’une source gouvernementale que la date du 11 septembre est maintenue pour la rentrée scolaire 2023-2024 en Haïti. Une décision qui a provoqué des controverses dans la société haïtienne. L’on est en droit de questionner la politique éducative démagogique appliquée par le ministre Nesmy Manigat depuis son retour à la tête du ministère de l’Éducation. Des enfants débutent l’année scolaire, d’autres en attente et certains autres resteront cloués chez eux.
En proie à des difficultés énormes, des parents haïtiens, pour la plupart, ceux ayant fui la violence des gangs armés, ont dit NON à la date de la rentrée scolaire de cette année. Certains d’entre eux évoquent leur situation précaire, la perte de leurs maisons et des matériels importants, dont des archives, partis dans les flammes des criminels.
Faisant la sourde oreille, le Ministre de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) maintient sa décision alors que plus d’une vingtaine d’établissements scolaires, dans le département de l’Ouest, sont occupés jusqu’à ce dimanche 10 septembre par des familles fuyant la terreur des gangs dans certaines zones de la capitale haïtienne. Donc, encore cette année, la rentrée scolaire se fera “ti pa, ti pa” comme c’était le cas l’année dernière.
Le système éducatif haïtien est basé exclusivement sur l’inégalité sociale. Ce qui, dans la perspective bourdieusienne, peut expliquer l’inégalité scolaire. L’école en Haïti est un espace de reproduction de l’inégalité sociale par excellence. Le comportement du ministre Manigat ne fait qu’illustrer cette théorie du Sociologue français Pierre Bourdieu, car Monsieur Manigat applique une politique éducative démagogique alors qu’il se fait passer pour un réformiste par excellence dans l’opinion publique.
