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Au Mali, la junte annonce le report de la présidentielle prévue en février 2024

Les dates de l’élection présidentielle au Mali sont pour une nouvelle fois reportées. En effet, auteure de coups d’État successifs en août 2020 et en mai 2021, la junte au pouvoir a annoncé ce lundi 25 septembre 2023 le report de la présidentielle prévue préalablement en février 2024.

Les 4 et 18 février 2024 avaient été les dates retenues pour les deux tours de l’élection présidentielle au Mali. Les putschistes viennent d’annoncer un changement de calendrier pour le scrutin initialement prévu en février 2024. ” Les deux tours connaîtront un léger report pour des raisons techniques “, a dit le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, dans une déclaration lue devant des journalistes à Bamako.

Parmi les raisons évoquées par les autorités, on trouve certains facteurs ayant rapport avec l’adoption d’une nouvelle constitution et la révision des listes électorales, et aussi un litige avec une société française (Idemia) impliquée, selon elle, dans le processus au niveau du recensement.

Selon le gouvernement, les nouvelles dates de l’élection présidentielle seront publiées ultérieurement à travers un communiqué. Par ailleurs, les autorités renoncent à leurs objectifs d’organiser des élections législatives initialement prévues à la fin de l’année 2023, c’est-à-dire avant la présidentielle.

Le gouvernement “décide d’organiser, exclusivement, l’élection présidentielle pour sortir de la transition. Les autres élections feront certainement l’objet d’un autre chronogramme ( calendrier ) qui sera établi par les nouvelles autorités, sous les directives du nouveau président de la République”, peut-on lire dans le communiqué.

Auteurs de deux coups d’État successifs en 2020 et 2021, les putschistes avaient pris l’engagement de remettre le pouvoir aux civils élus après des élections présidentielle et législative initialement programmées en février 2022. Mais finalement, le chef de la junte, Assimi Goïta, avait fait savoir, fin 2021, être dans l’incapacité de respecter le calendrier convenu avec la CEDEAO. Il avait même envisagé de se maintenir plusieurs années supplémentaires, le temps, selon lui, de mener les profondes réformes nécessaires.

Dans la foulée de l’annonce du colonel Goïta en 2021, de lourdes sanctions commerciales et financières ont été infligées au Mali par la CÉDÉAO. Ces sanctions avaient durement éprouvé le Mali.

Depuis le putsch des colonels maliens, on assiste à un enchaînement de coups d’État dans l’Afrique de l’Ouest notamment au Burkina Faso, au Niger et en Guinée. Dans tous ces pays, les militaires disent mener des “transitions” avant un retour à “l’ordre constitutionnel”.

Après avoir poussé la force antijihadiste française vers la sortie en 2022 et la mission de l’ONU en 2023, la junte s’est tournée politiquement et militairement vers la Russie. Les récents développements sécuritaires n’ont pas été pris en compte dans le communiqué du gouvernement. Toutefois, le chef de la junte a promis d’effectuer un retour à un ordre constitutionnel apaisé et sécurisé, après avoir mené des réformes politiques et institutionnelles prioritaires.

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