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Port-au-Prince et ses fatras

Une petite promenade dans la ville de Port-au-Prince, au cours de cet automne, nécessite des moyens logistiques importants. Les rues sont devenues de plus en plus étroites à cause de l’amoncellement des piles d’immondices un peu partout. C’est sous les yeux des autorités que Port-au-Prince trépasse.

Devant la Faculté de Médecine et de Pharmacie (FMP), les rues arborent un décor fait à base de fatras. Que des Fatras. Résidents, passagers et chauffeurs tiennent leur traditionnel rendez-vous tous les jours avec leur désormais voisin : des fatras puants.

Port-au-Prince, une véritable macrocéphalie urbaine, est coincé par des maisons en pêle-mêle et ventilé par des égouts à ciel ouvert. Le lieu de rendez-vous privilégié pour les habitants de jeter leurs déchets reste les rues de cette ville. La capitale du pays.

Fuir ou rester ? La ville nous dit à la fois OUI et NON. Dilemme. Oui, parce que c’est à Port-au-Prince qu’on trouve les rares services de l’État. Ville concentrée. Fuir, parce que la mort et la maladie nous attendent à visière levée.

Dans le contexte de la mutation urbaine de Port-au-Prince, les autorités brillent par leur absence. La capitale offre rarement un petit peu de sourire à ses fils et ses visiteurs. À défaut des balles qui brisent la paix, ce sont les fatras qui jonchent les rues.

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