Plus de 80 % des professeurs de l’enseignement supérieur ont quitté Haïti :alerte rouge !

Une interview du président de la Corpuha, Jean Robert Charles, avec des journalistes de la radio Magik9 cette semaine, donne froid dans le dos quant à la situation désastreuse de l’enseignement supérieur qu’il a dressée. Lisez bien ceci : “80 % des professeurs de l’enseignement supérieur ont dû quitter le pays. Ceux qui restent ne font que jouer la carte de la résistance”. Une révélation de Jean Robert Charles, président de la Conférence des recteurs, présidents et dirigeants d’institutions d’enseignement supérieur haïtiennes (Corpuha).

Cette triste révélation est une goutte d’eau qui devrait faire renverser le vase. Mais, tel n’est pas le cas. Bien au contraire, la crise accélérée des cadres fuyant le pays à cause de l’insécurité et de la crise politique aiguë se poursuit sous les yeux de nos gouverneurs. Et ces derniers, de véritables paillasses, payés pour bien orienter la société dans son ensemble, n’ont rien fait pour adresser la situation pressante.

Nous sommes en présence d’une crise multidimensionnelle à l’heure actuelle. C’est un fait qui saute aux yeux. Hormis la “classe moyenne” haïtienne qui est totalement décapitalisée, il y a aussi les masses populaires et laborieuses haïtiennes qui continuent de s’enfoncer dans la misère la plus abjecte. Devant cette décadence sociétale, nous nous demandons si nous ne sommes pas en train d’assister à la disparition de notre “civilisation”. Alerte rouge!

Comment gérer et diriger un pays sans son éminence grise ? Comment redresser la barque de notre société quand nous savons que ceux qui sont considérés comme l’avenir de ce pays projettent leur avenir ailleurs. Si bon nombre de nos professeurs ont dû fuir “l’enfer des gangs, nos étudiants et écoliers, sans nul doute, se préparent à vider les lieux si ce n’est pas déjà le cas”.

Alerte rouge ! Haïti a besoin de respirer. Ce à quoi nous sommes en train d’assister aujourd’hui est aux antipodes du projet de société que nous, bossales et fils d’Afrique, voulions instaurer comme projet de société reposé sur la philosophie que voici : Tout moun se moun !