Un ancien ambassadeur américain suspecté de 40 ans d’espionnage pour le compte de Cuba
La justice américaine, par le biais d’un tribunal fédéral de Miami, a convoqué, lundi 4 décembre 2023, Victor Rocha, un ancien ambassadeur des États-Unis. La convocation de l’ancien ambassadeur est survenue après que ce dernier a été soupçonné d’être un espion au bénéfice de Cuba pendant environ une quarantaine d’années.
Victor Rocha est un américain d’origine colombienne. Durant sa longue carrière dans l’administration américaine, il avait occupé plusieurs fonctions dans les ambassades américaines au Mexique, en Argentine et en République dominicaine. Ensuite, il avait intégré le Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche en 1994 et 1995, sous la présidence de Clinton. De 2000 à 2002, Rocha avait été ambassadeur des États-Unis en Bolivie.
Cependant, depuis 1981, l’ancien diplomate américain travaille pour la principale agence de renseignements de Cuba. Grâce à plusieurs fonctions remplies au sein de l’administration américaine, il a pu avoir accès à des documents confidentiels du département d’État américain.
Pour confirmer les soupçons sur cette affaire d’espionnage, les autorités américaines avaient lancé une véritable opération contre-intelligence. En effet, fin 2022, un agent du FBI avait dupé Victor Rocha en se faisant passer pour un membre des services secrets cubains. L’agent avait pris contact avec l’ambassadeur Rocha dans le but de confirmer les soupçons à son sujet.
Dans la foulée de cette opération, l’agent avait rencontré Victor Rocha sur une aire d’autoroute à Miami. Et c’est là que le double jeu de M. Rocha a été mis à nu. Lors de cette rencontre, Victor Rocha avait décrit son rôle méticuleux pour espionner les États-Unis pendant toutes ces années. L’espion a également encensé Fidel Castro, évoquant sa bonne connexion avec le Cuba.
D’après le ministre de la Justice américain, Merrick Garland, l’ancien ambassadeur a poursuivi son travail d’espionnage même après avoir quitté le département d’État en 2002 au terme d’une trentaine d’années de service. Le ministre a également révélé que cette affaire est “l’une des infiltrations parmi les plus longues, et touchant à des niveaux les plus importants, d’un agent étranger au sein de l’État américain”.