À la uneHaïtiJusticePolitique

Affaire Jovenel Moïse : Claude Joseph, via son bureau, rejette l’ordonnance du juge d’instruction

Les personnes qui ont été inculpées dans l’assassinat de l’ex-Président haïtien Jovenel Moïse, selon l’ordonnance du juge d’instruction Walther Wesser Voltaire, continuent de rejeter les travaux effectués par celui-ci. Après l’ancienne Première dame, Martine Moïse, l’ex-DG de la Police Nationale d’Haïti, Léon Charles, c’est maintenant le tour de Claude Joseph de clamer son innocence. Dans un communiqué rendu public le vendredi 23 février, le bureau de Claude Joseph dit avoir noté que l’ordonnance du juge est inique.

En effet, via ses avocats qui disent attendre l’authentification et la signification de l’ordonnance en bonne et due forme, le bureau de l’ancien Premier ministre pense que le travail du juge d’instruction ne fera que favoriser la conservation du pouvoir par le gouvernement en place. Le bureau défend l’innocence de Claude Joseph dans l’assassinat de Jovenel Moïse, comme quoi, le leader du parti politique « EDE » a été inculpé dans ce dossier d’une manière artificielle.

« Si cette accusation ne résiste d’emblée à aucun examen de bon sens et participe plutôt d’une stratégie politico-judiciaire pour tenter d’inverser la présomption de culpabilité qui pèse lourdement sur Ariel Henry quant à son implication dans le drame du 7 juillet 2021, le Bureau de l’ancien Premier Ministre est davantage choqué par les motifs essentiellement politiciens et la pauvreté des indices ayant conduit le juge à retentir des surprenants faits de complicité à l’encontre de Monsieur Claude Joseph », selon le communiqué dudit bureau.

Toujours d’après le communiqué, l’ordonnance ne peut, en aucun cas, inculper Claude Joseph dans ce forfait réalisé par des personnes qui n’ont jamais voulu collaborer avec le Président défunt. Car, selon ses avocats, du fait que leur client avait pris ses responsabilités après le drame du 7 juillet, et cet acte, jugent-ils, n’est pas un indicateur, encore moins un indice pouvant justifier la participation de Claude Joseph dans ce drame.

« Pris donc dans un raisonnement essentiellement politicien, le juge s’est trompé dans cette opération de qualification et s’est trouvé dans l’impossibilité de déceler en ce comportement politique un indice pouvant présumer la participation de l’ancien Premier Ministre à l’assassinat du Président Moïse », ont martelé les avocats de Claude Joseph dans leur communiqué.

Pour renforcer leur thèse, le bureau a pris des exemples concernant des rapports qui ont été publiés et qui embrassent le dossier. De ce fait, le bureau a souligné que le nom de Claude Joseph n’a pas été cité que dans le rapport rendu public par la Direction Générale de la Police Judiciaire et du Réseau National de Défense des Droits Humains, mais aussi par le Bureau Fédéral d’Investigation (FBI). Mis à part ces arguments, les avocats ont précisé que leur client, Claude Joseph, n’avait eu aucune communication avec aucun des principaux concernés du crime. Ainsi, disent-ils, les justices haïtienne et américaine n’ont pas retracé le moindre appel téléphonique entre Claude Joseph et Joseph Félix Badio ou les autres suspects.

D’après le communiqué, c’est parce que le docteur Claude Joseph serait innocent qu’il a été le 1er à entamer une série de démarches pour rendre justice au Président défunt. Dans le cas contraire, il n’aurait pas insisté à ce que l’enquête soit dirigée par le FBI. Ou encore, il n’aurait pas demandé l’appui de la communauté internationale pour mettre sur pied une commission d’enquête chargée de révéler les vrais auteurs intellectuels de ce magnicide. À titre d’exemple, le bureau a cité l’Organisation des Nations-Unies, l’Organisation des États Américains et le Haut-Commissariat des Droits de l’Homme, entre autres.

Toujours dans l’idée de clamer son innocence, Claude Joseph a relaté que l’ordonnance du juge est une forme de démagogie politique. L’inculpé croit que c’est tout bonnement pour permettre au régime tyrannique defacto d’Ariel Henry de continuer à maintenir le pouvoir. « En politique, il n’existe point de hasard. Tous les moyens sont bons », a-t-il laissé comprendre.

Adblock Detected

Please consider supporting us by disabling your ad blocker