CrimeHaïtiOpinionPolitique

Enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse : Pourquoi Claude Joseph doit-il démissionner?

(TripFoumi Enfo) – On est arrivé à un moment où le plus grand service que l’on peut rendre le pays en général et le président défunt en particulier, est de découvrir tous les auteurs, co-auteurs et complices qui ont rendu possible d’une manière ou d’une autre le drame de Pèlerin 5 dans la nuit de 6 au 7 juillet 2021. La PNH a cette obligation de les trouver puis les remettre à la justice haïtienne pour les suivis judiciaires.

Du coup, depuis le 7 juillet où l’information a été confirmée par Claude Joseph, Premier Ministre démissionnaire, les hypothèses relatives à l’origine de l’assassinat de Jovenel Moïse ne cessent de tourner en boucle sur les plateformes sociales, les médias numériques et traditionnels d’ici et d’ailleurs. Certaines sont plus solides que d’autres. Mais aucune piste ne doit être écartée si c’est pour faire progresser les enquêtes.

Selon les révélations des journalistes de l’un des plus grands médias colombiens, Noticias Caracol, les enquêteurs de ce media ont découvert que Claude Joseph, Premier Ministre sortant, a ses mains trempées dans le sang de Jovenel Moïse. Selon les enquêtes entreprises par le journal, l’acte a été planifié depuis Miami (Floride, États-Unis) en novembre 2020, où Claude Joseph avait prévu de conquérir le fauteuil présidentiel une fois que Jovenel Moïse n’est plus.

Le lendemain, sous la signature privée de Léon Charles, directeur général a.i de l’institution policière, une note de presse a été paraphée et publiée sur la page Facebook de la PNH, où les révélations de Noticias Caracol ont été rejetées d’un revers de main sans aucune preuve du contraire – comme quoi Claude Joseph ne serait pas impliqué dans l’acte crapuleux qui a coûté la vie du président de facto.

L’Ambassade d’Haïti en Colombie confirme la position de la note diffusée par la PNH. Elle a de fait apporté un démenti formel aux allégations de Noticias Caracol, selon lesquelles le premier ministre de facto serait l’un des auteurs intellectuels de l’assassinat de Mr. Moïse.

Pourtant, pour une fois de plus, le journal colombien réitère sa position. Il a en effet noté que les déclarations des autorités haïtiennes contrastent avec celles du FBI dans lesquelles plusieurs dénonciateurs ont pointé du doigt le premier ministre de facto comme l’un des auteurs présumés du crime.

La chaîne de télévision colombienne a révélé qu’au moins trois (3) des Colombiens qui faisaient partie du plan qui a débouché au drame de Pèlerin 5 ont avoué que dans les semaines précédant l’assassinat, ils avaient tenu des réunions avec des politiciens haïtiens pour concevoir le crime.

Toujours aux dires du journal, les trois hommes ont cité le nom de Claude Joseph comme l’un des participants à l’une de ces rencontres avec les anciens militaires colombiens. Noticias Caracol aurait déclaré qu’il détient des images, ainsi que des appels téléphoniques qui lient le premier ministre de facto aux mercenaires. 

Dans le déroulement normal des choses, une autorité soupçonnée d’être impliquée dans une affaire condamnée par la loi doit inévitablement remettre sa démission pour ne pas entraver les enquêtes. Car Claude Joseph, étant le supérieur hiérarchique de Léon Charles, dû au fait qu’il est président du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN), aucune autorité policière ne peut de fait lui interroger. Dans le langage de Joseph Jouthe, on parlerait du « premier des policiers ».

Guerby Blaise, avocat, doctorant et spécialiste en droit pénal, va un peu dans le même sens. Selon lui, par souci de crédibilité, d’indépendance et d’efficience de l’enquête, Claude Joseph doit quitter immédiatement non seulement la Primature, mais aussi la chancellerie. Sinon, poursuit-il, le commissaire Bed-Ford Claude ainsi que la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) n’auront aucune autorité pour auditionner les personnes suspectées dans le drame, y compris Claude Joseph.

Adblock Detected

Please consider supporting us by disabling your ad blocker