(TripFoumi Enfo) – La violence, la prostitution et la drogue sont des convives dans les écrits d’Emmelie Prophète, qu’on se le dise. Elle sait, et c’est vrai, comment plonger dans l’univers du petit peuple puis raconter la douleur de celui-ci. L’entreprise littéraire de madame Prophète se nourrit du chaos. En fait, la littérature a ceci de particulier : elle peut se permettre de visiter tous les lieux du monde, même ceux qui sont interdits. En Acceptant le poste ministre de la culture et de la communication, Emmelie Prophète s’arme de son couteau et le remue dans la plaie des gens d’en bas.
Nul ne doute que le Parti Haïtien Tèt Kale soit une catastrophe au même titre que le tremblement de terre du 12 janvier 2010. Les deux ont fait des morts et participé à mettre à genoux le pays. Le 17 janvier 2022, Emmelie Prophète, écrivaine en contact avec le quotidien des masses dans les quartiers précaires, s’est embarquée dans le train du PHTK, en devenant ministre de la Culture et de la Communication du gouvernement dirigé par Ariel Henry.
L’auteure de “Les villages de Dieu”, ce roman exceptionnel qui raconte le mieux d’Haïti, pour reprendre les propos de l’écrivain Dany Laferrière, est de ces ministres qui, jeudi 6 octobre, en conseil des ministres, ont signé la résolution donnant carte blanche à une intervention militaire sur le sol national. Encore une fois, la Port-au-Princienne a montré sa volonté de mettre à quia les luttes du petit peuple pour sa survie. Elle a dit oui à l’agression du sol national, rien que pour pérenniser le pouvoir criminel du PHTK.
Celle qui a étudié le droit et les lettres, quelques jours plus tôt, avait donné son aval en ce qui a trait à la décision du gouvernement d’augmenter les prix des produits pétroliers au préjudice des masses défavorisées, déjà meurtries par la misère et l’insécurité. Ce crime économique avait reçu la bénédiction d’Emmelie Prophète.
Si Celia, personnage central de son dernier roman “Les villages de Dieu”, se trouve dans l’obligation de se prostituer pour survivre, Emmelie, au fond d’elle, manifestait toute son indifférence sur le sort de l’adolescente, et son choix d’aujourd’hui le prouve. Comme disait l’écrivain français Jean Racine ” J’embrasse mon rival, mais pour mieux l’étouffer. La ministre raconte le vécu du peuple, mais pour mieux l’étouffer !
