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Le gouvernement américain demande à Jovenel Moïse d’organiser les élections législatives d’ici janvier 2021

Si le président haïtien Jovenel Moïse pensait que ses bonnes relations avec Washington lui permettraient d’obtenir ce que tous les présidents haïtiens ont souhaité retarder les élections et modifier la constitution du pays à leur goût l’administration américaine ne partage pas cet avis.

Le chef de l’État Jovenel Moïse, dans une annonce surprise vendredi dernier, a annoncé que les élections n’auraient lieu qu’après l’adoption d’une nouvelle constitution par la voie référendaire. Cependant l’occupant du palais national n’a pas précisé quand ce vote aurait lieu, et qui rédigerait cette nouvelle constitution.

Le porte-parole du Département d’État américain Morgan Ortagus a fait savoir que les États-Unis s’attendaient à ce que des élections aient lieu en au plus tard en janvier 2021pour renouveler la Chambre des députés, les deux tiers du Sénat et celles des municipales du pays

Au début de ce mois, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a déclaré que les élections législatives en Haïti sont maintenant en retard. Alors que les États-Unis veulent qu’elles soient tenues dès que techniquement possible. Cependant, Pompeo a souligné que l’Organisation des États américains veut qu’elles soient tenues avant la fin du mois de janvier 2021.

Techniquement, il y a de sérieux doutes quant au respect de cette échéance. Les représentants d’autres gouvernements étrangers à Port-au-Prince ont estimé que les conditions techniques, politiques sécuritaire en Haïti doivent être réglées avant que le scrutin puisse avoir lieu. Il s’agit notamment de garantir aux électeurs qu’ils peuvent voter sans subir de pressions de la part de groupes armés illégaux, de compléter la liste électorale et de distribuer de nouvelles cartes d’identité nationales qui font office de cartes électorales.

Sur environ 6,8 millions d’Haïtiens en âge de voter, un peu plus de 2 millions ont reçu la nouvelle carte d’identité controversée, selon le porte-parole du Bureau d’identification nationale, Wandi Charles. Plusieurs bureaux ont été vandalisés et brûlés, y compris le centre d’appel et le plus grand bureau de distribution de cartes.

Lors de son discours de vendredi, le locataire du palais national, refusant de citer des noms, a affirmé qu’il était en pourparlers avec des membres de l’opposition divisée. Cependant, les principales figures de l’opposition a expliqué qu’aucun entretien de ce type n’avait lieu, même si certaines personnes sont en pourparlers avec l’ancien patron de l’AGRITRANS, qui pourrait chercher à consolider son pouvoir en apportant des changements dans son administration. Les opposants continuent à exiger la démission de Jovenel Moïse, tout en faisant pression pour qu’un gouvernement de transition le remplace au pouvoir.

Si le premier mandataire de la nation n’essaie pas de retarder le vote, ils sont accusés d’essayer d’empiler les cartes en leur faveur, tandis que les partis d’opposition cherchent également leur propre avantage en boycottant les pourparlers. et en refusant de s’inscrire au Conseil électoral provisoire.

Les luttes intestines politiques entravant souvent le processus, les États-Unis et d’autres grands partisans réagissent généralement en multipliant les missions diplomatiques, en annulant les visas et en menaçant de suspendre le financement de projets nécessaires.

Jusqu’à présent, rien de tout cela n’a eu lieu depuis l’annonce du président, car les principaux partisans internationaux d’Haïti ne s’accordent pas sur la question de savoir si les conditions dans le pays permettraient des élections libres et équitables.

Son action en faveur d’une nouvelle constitution a été sévèrement critiquée par des juristes et des personnalités de l’opposition qui l’accusent d’avoir fait un geste illégal. Ils affirment que tout référendum serait une imposture car il est interdit par la constitution de 1987.

Le porte-parole du Département d’Etat a déclaré que la question de la réforme constitutionnelle est du ressort du peuple haïtien. Pourtant, il ne semble pas y avoir beaucoup de soutien à la proposition de Jovenel Moïse.

“Tout changement à la constitution devrait être fait en accord avec les lois et les processus constitutionnels et en plein accord avec les normes démocratiques internationalement reconnues”, a rappelé le porte-parole.

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