Politique

Jean Charles Moïse et son silence douteux

(TripFoumi Enfo)- Le mandat de Jovenel Moïse a pris fin le dimanche 7 février 2021, comme le veut la constitution. Mais, en utilisant des manœuvres répressives à la couleur d’une dictature pure, le patron de l’Agritrans reste encore en poste et veut prolonger son mandat jusqu’à 2022. En dépit des exactions du désormais ancien chef d’État, certains dirigeants de l’opposition politique, qui réclament depuis plus de trois ans la tête de Jovenel Moïse, se retractent, à part quelques tweets qu’ils ont partagés. Ces opposants, même ceux considérés commes les plus farouches au pouvoir en place dont Jean Charles Moïse peinent jusqu’ici à sortir de leur silence.

Haïti est au bord du chaos, compte tenu de la situation nébuleuse actuelle du pays. Jovenel Moïse s’entête à rester au pouvoir, alors que l’oposition politique et la Société Civile désignent Joseph Mécène Jean-Louis, juge le plus ancien de la Cour de cassation, comme president pour mener le prochain gouvernement de transition. Entre-temps, les internautes continuent à alimenter le débat autour du silence de celui qui s’autoproclame le leader de l’opposition, Jean Charles Moïse.

Déjà 5 jours depuis que l’ancien maire de Milot ne pipe mot, sauf sur tweeter, sur ce qui se passe dans le pays. Un juge et une inspectrice générale de la Police arrêtés. Les policiers attaquent des manifestants et des journalistes. Des juges renvoyés illégalement à la retraite par le pouvoir Exécutif. Jean Charles Moïse garde le silence, malgré tout. Ce retrait du coordonnateur du parti politique Pitit Dessalines dans un contexte où la population semble livrée à elle seule dans la lutte pour faire respecter l’article 134-2 de la Constitution, fait naitre des doutes autour de lui.

5 février 2021, sous son appel, au cours d’une conférence de presse, des centaines de citoyens sont descendus dans les rues dans la zone métropolitaine pour exiger le respect de la Constitution. Encore une fois, l’ancien Sénateur du Nord a montré sa capacité de convocation. Mais, après, rien, du moins jusqu’ici. D’ailleurs, aucun leader n’a été remarqué dans les rues, même le jour de la date fatidique : 7 février 2021.

L’échec, s’il y en aurait, de l’opposition politique dans la lutte pour faire partir Jovenel Moïse du pouvoir réside, selon plus d’un, dans la divergence existant dans son rang. Mais, à quelques jours de la fin du mandat de Jovenel Moïse, le vent d’une unité définitive régnait au sein de l’opposition politique après la signature d’un accord politique. La presse haïtienne en a été bien informée.

Peu de temps après la signature de ce protocole d’accord, soit le 3 février, à seulement 4 jours du 7 février, Jean Charles Moïse dénonce une structure dénommée Conseil National de Transition (CNT), laquelle structure qui aura à choisir le président provisoir, alors que les différents secteurs de l’opposition politique venaient à peine de parapher un accord pour l’après de Jovenel Moïse. Des propos qui ont étés critiqués par certains observateurs et analystes, car le moment a été mal choisi.

À rappeler que les noms des trois juges concernés par la décision de l’Executif, en ce qui a trait à leur mise à la retraite, ont été cités par Jean Charles Moïse au cours de la conférence du 3 février. Maintenant, qu’est-ce qui pourrait expliquer ce silence de Jean Charles Moïse dans un contexte si important ?

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