Justice

Qui aurait intérêt à cambrioler le Parquet du TPI de Port-au-Prince?

(TripFoumi Enfo) – Une fois n’est pas coutume. Et 10 fois ? Le Parquet du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince bat tous les records, à ce qu’il paraît. En moins d’un mois, le bâtiment logeant cette structure judiciaire est cambriolé plus de 4 fois par des individus non identifiés. À chaque cambriolage, on grogne, et après ? Rien. Alors, aucune mesure pour éviter que le même acte de se reproduise. À qui donc profiterait le vandalisme du TPI de la capitale ?

Haïti reste un pays où le phonème de l’impunité bat son plein. Des gens, civils et responsables d’État, font ce que bon leur semble et, qui pis est, agissent en dehors des lois républicaines. Des cas d’enlèvement et d’assassinat en série sont enregistrés, notamment dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. On dirait que “tout voum se do” ici. La justice se tait, et les criminels se pavanent dans la nature.

Mais, ce qui est important de signaler, c’est que l’histoire d’Haïti est surtout marquée par cette absence de punition. En effet, le 17 octobre 1806, le général Jean Jacques Dessalines, à qui on attribue le paternalisme de la révolution de 1804, a été tué par des Généraux de l’armée haïtienne. Aucun procès n’a été réalisé pour punir les assassins de ce grand homme dont le nom est inscrit dans l’histoire mondiale.

Trêve de préambule, venons-en aux faits : les cambriolages récurrents du Tribunal de Port-au-Prince. Après l’assassinat du Bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, en août 2020, Me Monferrier Dorval, le parquet a été la cible des voleurs qui, après avoir pénétré le Ministère public de justice, sont repartis avec des documents combien importants dans le cadre de ce dossier. Ce fut là, le début d’une série d’actes similaires contre cette institution.

  1. Cette année aura vu un événement à peine croyable, celui de l’exécution brutale du Président Jovenel Moïse, le 7 juillet à l’intérieur de sa maison à Pèlerin 5, dans les hauteurs de Pétion-Ville. Le lendemain, des anciens soldats colombiens retraités, indexés, ont été arrêtés. D’autres gens, jugés comme des éléments importants du crime, ont été mis sous les verrous et d’autres encore, considérés en tant que cerveaux de l’affaire, sont encore en liberté.

À la suite de cet assassinat, le Parquet du TPI de Port-au-Prince devient une aubaine pour des cambrioleurs qui n’ont pas hésité à saccager les bureaux des doyens, à voler des pièces d’importance capitale à l’aboutissement de certains dossiers comme les assassinats de Jean Léopold Dominique, Brignol Lindor, Monferrier Dorval et la dilapidation du fonds du programme Petrocaribe. Ainsi, posons la question que voici: qui aurait intérêt à “dechèpiye” le Parquet du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince ?

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