Se sentir étranger dans son propre pays. Avoir peur de circuler ou de sortir même pour gérer l’urgence. Étre piégé par le phénomène de l’insécurité. Haïti expulse massivement ses fils et filles à cause de l’insouciance de ses dirigeants. Le gouvernement haïtien, dirigé par le Premier ministre Ariel Henry, tarde à réagir face à la montée vertgineuse des actes de violence sur le territoire national. 18 mai prochain, la commune d’Arcahaie ne reçoit pas les autorités centrales pour la célébration du drapeau, mais c’est au Cap-Haïtien que les cérémonies vont se dérouler à cet effet, à en croire la Primature.
C’est la ministre de la justice et de la sécurité publique, Emmelie Prophète Milcé, qui l’a affirmé haut et fort : il y a des territoires perdus en Haïti. À l’entrée Sud de Port-au-Prince, les gangs armés se sont installés depuis juin 2021 et imposent leurs diktats aux usagers de la Route Nationale #2 au niveau de Martissant. Au nord de la capitale, notamment à Canaan, circuler devient un acte héroïque pour certains citoyens en raison de la prédominance de la violence caracterisée par le kidnapping, le viol, l’assassinat. De véritables territoires perdus comme ceux de Martissant.
Le mois d’avril dernier, des bandits armés, alliés du Gang “5 segond” et celui de Canaan, ont envahi la zone de Source-Matelas, dans la commune de cabaret, limitrophe de celle d’Arcahaie. Une centaine de morts ont été recensés, selon les organisations des droits de l’homme. Ce 18 mai ramène le 220ème anniversaire du bicolore haïtien. Puisque Cabaret se situe à une distance qu’il juge trop proche d’Arcahaie, le gouvernement fixe la célébration du bicolore haïtien dans la ville du Cap. Cette décision est l’expression de l’incapacité de l’équipe au pouvoir de mener la lutte contre le banditisme afin de récupérer les endroits contrôlés par des malfrats armés.
Depuis la prise de fonction d’Ariel Henry jusqu’à aujourd’hui, 16 massacres et attaques armées sont recensés à travers le pays. La majorité des criminels courent les rues et les autorités ne sévissent pas contre eux. Ariel Henry et les membres de son gouvernement, en délocalisant la célébration du 220ème anniversaire du drapeau, crachent sur le symbolisme de ce dernier et admettent qu’effectivement ils ont perdu le contrôle du territoire national.
