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Le BINUH recense plus de 1 860 victimes des exactions des gangs armés en Haïti d’avril à juin 2023

Plus de 1 860 personnes sont victimes des exactions des bandits armés dans le pays d’avril à juin 2023, selon un rapport publié jeudi par le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti. Le BINUH encourage les autorités étatiques à prendre les mesures adéquates pour permettre le retour de la paix et de la sécurité dans les quartiers en proie à l’escalade des violences des gangs armés.

Le Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti tire la sonnette d’alarme sur les agissements effrénés des gangs armés. Dans un rapport publié le jeudi 31 août 2023, la structure onusienne annonce qu’il y a plus de 1 860 personnes qui ont été victimes d’actes de violences par des bandits armés au cours du deuxième trimestre de l’année 2023 (avril, mai et juin).

Le Service des droits de l’homme du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti documente un nombre alarmant de victimes entre avril et juin 2023. Le rapport fait état de personnes tuées, blessées ou kidnappées par des bandits armés.

Les hommes représentent 79% des victimes, 19% sont des femmes et 2% des enfants. Les chiffres ont augmenté de plus de 14%, selon le BINUH, comparant les données avec celles documentées au premier trimestre de 2023.

Le département de l’Ouest continue d’enregistrer le plus grand nombre de victimes. 82% des chiffres présentés proviennent de ce département. Certaines zones de la région métropolitaine de Port-au-Prince, notamment Cité Soleil, Pétion-Ville, Croix-des-Bouquets, Port-au-Prince, sont fortement touchées par la violence des civils armés.

Une escalade de violences est également enregistrée, selon le rapport du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti, à l’Artibonite où 13% des victimes sont originaires de ce département avec de nombreux cas dans les communes de L’Estère, Liancourt et Petite-Rivière-de-l’Artibonite.

En raison de l’augmentation des cas de violence, la population, selon le rapport, a mis sur pied un mouvement populaire dénommé “Bwa Kale”, au cours duquel près de 240 présumés bandits ont été tués.

Au total, entre avril et juin, au moins 467 membres de gangs sont morts, parmi lesquels 238 ont été tués par la population, 119 lors d’échanges de tirs avec la police, 96 lors d’affrontements entre gangs, 7 lors d’exécutions extrajudiciaires des commissaires du gouvernement des Cayes et de Miragoâne et 7 autres dans des circonstances non révélées.

Concernant les cas d’enlèvement, le rapport du Bureau Intégré des Nations Unies indique qu’il y a plus de 298 personnes enlevées par des bandits armés au cours du deuxième trimestre de 2023 avec une diminution de 24% par rapport au trimestre précédent.

48% des cas d’enlèvement ont eu lieu dans le département de l’Artibonite notamment sur les axes routiers de l’Estère, Liancourt et Petite-Rivière-de-l’Artibonite. La plupart des personnes sont enlevées alors qu’elles voyagent dans des véhicules de transport public. Les bandits ont violé certaines femmes qu’ils avaient kidnappées au cours de ce trimestre.

Par rapport à tous ces chiffres et à la dégradation de la situation sécuritaire en Haïti, le Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti demande à la communauté internationale de mettre Haïti dans son agenda. Il plaide une nouvelle fois en faveur du déploiement d’une force multinationale dans le pays pour résoudre la situation.

Le BINUH a demandé au gouvernement haïtien de rétablir les services et les programmes sociaux, notamment en faveur des personnes les plus vulnérables.

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