À la uneCaricomGangSécurité

Ultime tentative de médiation de la CARICOM en Haïti, les négociations au point mort après trois jours de dialogue

Alors que le pays est plongé dans une crise sociopolitique chronique et sans précédent, les acteurs politiques, visant chacun leurs propres intérêts, peinent à trouver un consensus. La délégation mandatée par la CARICOM dans la perspective de trouver un accord entre les différents protagonistes haïtiens, arrivée en Haïti le lundi 4 septembre, a déjà rencontré le Premier ministre Ariel Henry et d’autres acteurs politiques, mais aucune avancée significative n’a été réalisée en ce sens. Les signataires de l’Accord du 21 décembre et ceux de la Déclaration conjointe de Kingston se divergent et restent à couteaux tirés.

La délégation s’est entretenue, le 5 septembre dernier, avec le Premier ministre Ariel Henry, puis le 6 septembre, avec les deux pôles politiques de la société civile, à savoir les représentants de l’Accord du 21 décembre (Montana) et les signataires de la Déclaration conjointe de Kingston. Les protagonistes peinent à trouver un consensus entre eux.

Les émissaires de la CARICOM se trouvent confrontés à des obstacles majeurs. Les deux groupes antagonistes n’arrivent pas à trouver un terrain d’entente. Les représentants de l’accord de Montana plaident en faveur d’un consensus pour une gouvernance commune, d’équilibre, pour construire un nouveau Conseil Électoral Provisoire (CEP), d’abord pour aller vers la réforme de la constitution, ensuite l’organisation des élections générales, puis pour constituer un nouveau gouvernement de salut public ou d’unité nationale afin de sortir le pays de la crise dans laquelle il patauge.

Les signataires de la Déclaration conjointe de Kingston, de leur côté, sollicitent la démission d’Ariel Henry, à qui ils incombent la responsabilité de la crise sociopolitique qui prévaut dans le pays. Ces protagonistes critiquent vertement le comportement insouciant du Premier ministre actuel qui s’est enfermé dans un “je m’en foutisme” endurci face à la dégradation de la situation du pays.

La délégation de la CARICOM a tenu, le jeudi 7 septembre, une troisième journée de dialogue, mais les signataires de la déclaration conjointe de Kingston ne se sont pas présentés à cette réunion. Ces derniers exigent la présence d’Ariel Henry sur la table de discussion.

Les trois journées de dialogue initiées par la CARICOM n’ont apporté aucun résultat, les négociations sont au point mort. Les représentants de l’entité régionale devront laisser le pays le 10 septembre prochain. Pour l’heure, aucune information n’a été rendue publique concernant la reprogrammation de cette discussion délicate.

Il faut souligner que la décision du Conseil de Sécurité de l’ONU d’accepter le déploiement d’une force internationale en Haïti, le 15 septembre prochain, est étroitement liée à la signature d’un accord entre le gouvernement du Dr. Ariel Henry et l’opposition. L’impasse actuelle compromet sérieusement les perspectives de résolution pacifique de la crise.

La population haïtienne met tout son espoir sur cette éventuelle force multinationale qui doit apporter son aide à la Police Nationale d’Haïti (PNH) dans la lutte contre le grand banditisme.

Adblock Detected

Please consider supporting us by disabling your ad blocker