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Shega, une voix prometteuse de la musique haïtienne

L’industrie musicale haïtienne voit chaque jour éclore dans son ciel des étoiles. Shega, de son vrai nom Annette Raphaël, une artiste qui porte en elle beaucoup d’espoir et de talent, a brillé de mille feux sur la scène internationale. En 2022, elle a été désignée la « Best Female Artist » aux Kilimandjaro Music Awards (KMA) avec le morceau titré « Bonbon ». L’année suivante, avec « Nou ka rive », elle a été honorée « meilleure voix féminine » par le même institut.

Shega, une voix prometteuse de la musique haïtienne

Les Kilimandjaro Music Awards (KMA) représentent un prestigieux prix canadien, à l’instar des Grammy aux États-Unis. Créé par Radio Kilimandjaro, ce prix récompense des artistes africains et caribéens évoluant au Canada. Pour plus d’un, il s’agit de la plus grande cérémonie de récompense dans l’industrie musicale en Amérique du Nord.

Originaire de Plaisance, ville du Nord d’Haïti, Shega qui réside actuellement aux États-Unis, jongle avec 4 langues pour écrire ses compositions. Elle confie à la rédaction avoir commencé à chanter de très tôt. Découvrons cette icône, cette voix forte qui émerge et qui souhaite à tout prix s’inscrire dans le sillage des grandes chanteuses haïtiennes.

Shega, une voix prometteuse de la musique haïtienne

TripFoumi Enfo : Parlez-nous un peu de cette récompense ?

Shega : J’ai gagné ce trophée « Kilimandjaro Music Awards » dans deux catégories différentes. Ça me dit beaucoup. Cela signifie que mon travail parle aux gens. Et cela peut également signifier qu’ils aiment et valorisent mon travail.

TFE : Que représente-t-elle pour vous ?

S : Considérant que le choix des artistes se base sur la qualité du travail artistique proposé et que les nominés sont méticuleusement sélectionnés par un jury composé de représentants médiatiques de la région de Toronto, cet award revêt une signification particulière pour moi. Pour une artiste, un trophée, ça encourage. Deux trophées en deux ans m’indiquent que j’avance sur la bonne voix.

TFE : Que chantez-vous dans cette chanson grâce à laquelle vous avez été sélectionnée pour cette année ?

S : Il s’agit de la chanson « Nou ka rive ». Elle met en valeur la beauté haïtienne. Une beauté englobe tout. Elle prêche l’union. Dans cette chanson, je tente de rappeler aux Haïtiens leur identité culturelle, qu’ils sont les bâtisseurs de la liberté du monde moderne avec l’éclatante victoire des indigènes en 1804. Cette chanson, c’est pour dire que tout est possible grâce à l’union. Je crois que, dans l’unité, tout est possible.

TFE : Quels sont les différents thèmes abordés dans vos compositions ?

S : On me traite souvent d’une artiste versatile. Car je chante en anglais, créole, français et espagnol. Les thèmes de mes compositions diffèrent. Tantôt, j’aborde un sujet. Tantôt, j’aborde un autre. Il y va de même pour le style. En réalité, je chante pour tout le monde. Je chante l’amour, la vie, le social, l’union et surtout le courage. Parfois, je prends position. Dans « Bonbon », je chante les bons garçons. Chaque couche sociale peut se retrouver dans l’ensemble de mon œuvre.

TFE : Pourquoi écouter les chansons de Shega ?

S : La raison est bien simple. Shega parle aux gens à travers ses chansons.

TFE : Que signifie « nostalgie » pour vous ?

S : Je peux définir la nostalgie comme un manque, un énorme chagrin. C’est comme une épine au cœur. La nostalgie pour moi, c’est me sentir loin de ma terre natale. C’est de savoir qu’Haïti est déchirée par des luttes intestines et que la misère fait rage. La nostalgie pour moi prend forme quand on perd le sourire, qu’on oublie que « l’union fait la force » et que le niveau de l’éducation dégringole. Voilà pour moi ce que c’est que la nostalgie.

TFE : Avez-vous des projets en cours ?

S : Je viens de sortir un EP (Extended Play) qui comporte 2 morceaux en anglais, un en espagnol et l’autre en français. Le titre « Same Blood » est un appel à la non-discrimination. « Stronger » invite à rester fort, en accord avec son corps et son cœur.

TFE : Avez-vous un message pour les jeunes Haïtiens ?

S : Il existe beaucoup de jeunes haïtiens qui sont bourrés de talent et qui rêvent à tout prix de devenir artistes, de fouler les plus grandes salles de concert, de bercer une population. Je les invite à accorder une place importante à leur éducation qui s’avère être un creuset et sert de pont entre eux et les objectifs fixés. D’abord, jeunes, avant tout, pensez à votre éducation. C’est la base, croyez-moi. Être artiste requiert tout un package. On ne devient pas artiste, on naît artiste. Avec l’éducation, on apprend à devenir un meilleur artiste. Dans mon cas, l’éducation est une clé : elle m’a ouvert bien des horizons. Il faut croire en vos rêves. Et il faut surtout se battre pour les réaliser. Restez positifs. Je vous invite à découvrir « Nou ka rive », une chanson empreinte d’un amour sans faille pour le terroir national.

Propos recueillis par la rédaction de TripFoumi Enfo

Lien pour découvrir « Nou ka rive » : https://youtu.be/teqE-

1hyvqEhttps://spotify.link/nGVwuZG4EDb

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