À la uneHaïtiSécuritéUSA

Crise-Haïtienne : la tergiversation de la communauté internationale persiste

Au fond d’une crise multiple, Haïti a reçu la visite, le 1er juillet dernier, du Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies, António Gutterres. L’occasion pour lui de renouveler “la volonté” de la communauté dite internationale d’envoyer une force armée dans le pays afin d’aider la police haïtienne à enrayer la crise sécuritaire. Si dans l’opinion publique, la visite du Secrétaire de l’ONU est un bon signe sur la volonté de cette communauté à aider le pays à sortir de sa situation, d’autres, les plus avisés, voient une perte de temps.

Voilà déjà presque huit mois depuis qu’Haïti, à travers son gouvernement, avait sollicité de ses pays “frères” et partenaires le déploiement d’une force armée spécialisée sur le sol national, question de résoudre la crise aux différentes dimensions. Dieu seul sait combien de rencontres ont été déjà organisées à cet effet. On pourrait dire que cette communauté souffre de la réunionite dans ce cas. Après tant de tergiversations, António Guterres, enfin, a mis ses pieds en Haïti afin de rencontrer des acteurs politiques et des membres de la Société Civile. Après ?

La visite du numéro 1 de l’ONU en Haïti, près d’un moi après, n’a donné aucun résultat positif. Bien au contraire, les conditions de vie de la population se détériorent. Le dernier événement en date reste l’embrasement des vies des résidents de la commune de Tabarre par des civiles armés, dirigés par le tout-puissant Vitelhomme Innocent. Fuyant la terreur des gangs, des résidents de cette commune ont été pourchassés devant les locaux de l’ambassade des États-Unis, où ils s’étaient réfugiés, par des policiers ayant reçu des “ordres”.

La courbe diplomatique du Conseil de Sécurité des Nations Unies le 16 juillet dernier pousse le Premier ministre Ariel Henry à déclarer que le Conseil a adopté une résolution, votée à l’unanimité, pour envoyer une force spéciale en Haïti en vue d’aider la Police dans la lutte contre les gangs. Qu’y a-t-il de véridique dans le discours du Premier ministre ?

Le 15 juin dernier, selon un média canadien, le Canada, par le biais de sa ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, avait annoncé qu’il compte placer un bureau en République Dominicaine en vue de supporter la Police haïtienne. Pourtant, le lendemain, soit le 16 juin, le ministre des Affaires étrangères de la République Dominicaine, Roberto Álvarez, a vite démenti une telle information. « Le Gouvernement dominicain confirme qu’il n’a ni discuté, ni convenu, ni accordé d’autorisation pour l’installation sur notre territoire d’un bureau visant à coordonner le soutien à la Police Nationale d’Haïti, comme le mentionne des média canadien », a écrit le diplomate dominicain sur son compte Twitter.

Adblock Detected

Please consider supporting us by disabling your ad blocker