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Corruption, détournement de biens publics, blanchiment d’argent, l’ULCC appelle la justice à sévir

L’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC) a soumis ce mercredi 15 novembre 2023 au Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince 11 rapports d’enquête concernant des faits avérés de corruption impliquant plusieurs personnalités et institutions publiques.
L’ULCC demande au Parquet de Port-au-Prince de mettre l’action publique en mouvement contre les anciens sénateurs Joseph Lambert, Garcia Delva, Hervé Richard Lénine Fourcand, Wanique Pierre, et Nenel Cassy, entre autres, pour corruption, usage de faux, détournement de biens publics et associations de malfaiteurs.

Ces infractions coûtent à l’État haïtien plus de 4 milliards de gourdes, selon le directeur général de l’ULCC, Hans Jacques Ludwig Joseph. Détournement de biens publics, enrichissement illicite, blanchiment d’argent, abus de pouvoir, faux en écriture publique, fausses déclarations de patrimoine et association de malfaiteurs sont quelques-uns des actes retenus contre diverses personnalités politiques, d’anciens et actuels responsables de plusieurs institutions étatiques telles que le Parlement haïtien, le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle, le Ministère des Affaires étrangères, l’Office National d’Assurance Vieillesse, entre autres.

Le numéro 1 de l’ULCC, maître Jaques Hans Ludwig Joseph, a précisé que plusieurs enquêtes ont été diligentées pour aboutir à ces faits de corruption avérée. Diverses compétences ont été mobilisées notamment en matière d’audit, d’enquêtes juridiques, financières et numériques sur plusieurs agents publics et personnalités politiques qui étaient ou sont encore chargés de gérer l’argent de l’État.

Jacques Hans Ludwig Joseph souligne que son administration dispose de 5 rapports d’enquête qui révèlent des actes de corruption au sein de l’Office National d’Assurance Vieillesse. Il déplore la transformation de cette structure sociale étatique qui est là pour accompagner les personnes les plus vulnérables mais qui ne parvient pas à remplir sa mission en raison du phénomène de corruption.

Le titulaire de l’ULCC invite les autorités judiciaires dans le respect de leur indépendance à prioriser les intérêts de l’État et du collectif dans les dossiers de l’ULCC. Il plaide en faveur de sanctions appropriées pour éradiquer le phénomène de corruption qui avilit tout un peuple et entrave l’avenir des générations futures.

Le directeur général de l’ULCC a souligné que toute la république attend un signal dans la suite qui doit être donnée dans le cadre de ces dossiers de corruption.
Il promet également que l’institution qu’il dirige continuera d’exiger des comptes de tous ceux qui auraient les mains trempées dans des actes de corruption.

Par ailleurs, 31 rapports d’enquête ont été soumis aux autorités judiciaires au cours des 3 dernières années, selon le DG de l’ULCC. Toutefois, il dit regretter que seulement 2 d’entre eux aient pu aboutir à une ordonnance.

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