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Le lycée des Jeunes filles toujours en attente d’une éventuelle réouverture des classes

Trois mois après la réouverture des classes, le lycée des Jeunes filles (lycée du cent-cinquantenaire) peine à recevoir ses élèves en raison des déplacés de Carrefour-Feuilles qui ont gagné l’espace de l’institution après avoir fui l’assaut du gang armé de Grand-Ravine. L’enceinte de l’établissement est devenue un lieu de refuge. Les classes servent de dortoirs et les bancs se transforment en lits. Les pratiques et mœurs des bidonvilles restent inchangées. C’est le chaos total, alors que le ministre de l’éducation nationale et de la formation professionnelle reste muet face à cette situation.

Des enseignants, des élèves et des responsables se sentent indignés face à la situation d’insalubrité dans laquelle se trouvent les espaces de l’institution à l’approche de son 80e anniversaire de création. Connu sous le nom de lycée des Jeunes filles dans la capitale haïtienne, sous les yeux de Nesmy Manigat, titulaire du MENFP, les élèves de ladite école sont toujours en attente d’une réouverture des classes.

La rédaction de TripFoumi Enfo a visité les lieux de ce prestigieux établissement le mercredi 29 novembre 2023. À l’entrée, on a constaté un mini marché qui annonce clairement que la réouverture des classes dans ces locaux est très loin. Des enfants pieds nus, torse nu, sillonnent les quatres coins. Des adultes jouent aux dominos. Des tubes de toutes sortes résonnent dans l’enceinte de l’établissement. Les conditions de vie humaine sont précaires dans ce camp de réfugiés qui se trouve à l’avenue Jean Paul II.

« Nou la jiskake Leta ba n mwayen pou n al rete yon lòt kote », a déclaré une quadragénaire qui vit avec ses enfants et son mari dans une tente-abri depuis plusieurs mois. Pendant que des centaines d’autres se sentent indignés pour les traitements que l’État leur inflige, d’autres vivent comme si tout allait bien.

Parmi les élèves de cette école, il y en a qui ont les moyens financiers nécessaires pour suivre les cours dans d’autres établissements certes, mais la majorité est en attente d’une éventuelle réouverture des classes tout à fait spéciale. Haïti, pays spécial !

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