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Serait-il plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’aux Haïtiens de destituer le roi Henry ?

Nommé par un tweet du Core Group il y a un peu plus de deux ans, le Premier ministre Ariel Henry s’est construit une forteresse autour de sa personne le rendant intouchable. Il a commencé par faire la chose qui semblait à l’époque la plus improbable, du moins pour le petit peuple : rallier à sa cause le plus fervent opposant d’alors, Me André Michel. Celui-ci a déposé à ses pieds une bonne partie de son équipe, et depuis, le roi Henry est convaincu de sa légitimité. Ces vendus ont depuis lancé une campagne d’embellissement de la royauté ; tout ce qui était impossible sous Jovenel en termes de collaboration, consensus, devient le plus abordable, le plus correct, le plus faisable, le plus sensé avec aujourd’hui. Les différents discours des anciens opposants appellent tous au silence. LE ROI N’AIME PAS LE BRUIT.

Le 7 février dernier, selon l’accord du 21 décembre 2022 qu’il avait aussi signé, était la date fixée pour le départ du roi, mais il n’en est rien.

Comme pour honorer la tradition, en Haïti pour faire entendre raison un dirigeant, il faut que le peuple investisse les rues. Ce que plusieurs leaders politiques et d’organisations sociales avaient entamé bien avant la date butoir. La bonne nouvelle, c’est que, comme le veut le régime PHTKiste, la répression s’est invitée au bal. Lisons un extrait d’un article paru dans les colonnes de TripFoumi Enfo le 20 février 2024 :

« Le 6 février, à la veille de la date historique du 7 février, les membres de la Police Nationale d’Haïti ont lancé des bombes lacrymogènes contre une foule de manifestants près de la Primature. Celle-ci avait à sa tête Jean-Charles Moïse, sauvé de justesse d’une attaque qui l’aurait directement visé. Les vidéos de l’ancien sénateur en fuite dans les champs et les montagnes sont virales sur les réseaux sociaux.

  1. Assassinat des agents de la BSAP

Le gouvernement a été très sévère le 7 février. Des policiers, au service du dictateur, ont assassiné au moins cinq (5) agents de la BSAP à Laboule 10, dans la commune de Pétion-Ville. Selon les déclarations des membres de l’opposition, cette fusillade visait spécialement Guy Philippe qui aurait eu également un parcours similaire pour se rendre à Canapé-Vert dans les manifestations. Les défunts auraient été enterrés dans une fosse commune à Pétion-Ville à l’insu de leurs familles.

  1. Disparition des agents de la BSAP arrêtés

Outre les meurtres, la Police du pays a arrêté plusieurs agents du même corps et les ont conduits au Commissariat de Pétion-Ville. Depuis lors, personne n’a eu de leurs nouvelles. Ces disparitions ne cessent de préoccuper le peuple et les familles des détenus.

  1. Brutalité contre les manifestants et les journalistes

Agir brutalement contre les insurgés et la presse est devenu depuis la fin de janvier l’arme la plus efficace du gouvernement pour s’imposer et semer la terreur. Les manifestations sont tuées dans l’œuf. Les manifestants et les journalistes ne cessent d’être victimes. Nous nous souvenons du journaliste Jean Marc Jean (JJM) qui a perdu un œil après avoir reçu en plein visage une bombe lacrymo de la police le 8 février. L’homme de la presse assurait la couverture d’une manifestation dans les rues de la zone métropolitaine. »

Vous aurez compris le volonté clairement exprimée du roi.

Le globetrotter Ariel Henry, alors que les bandits se font cannibales, les femmes et les filles se font violer, tuer, a quitté Port-au-Prince ce dimanche pour se rendre à Georgetown, Guyana, juste avant de prendre la direction du Kenya, laissant son précieux bien (Haïti) entre les mains de Michel Patrick Boisvert, le ministre de l’Économie et des Finances.

« Dr. Ariel Henry se rendra à Nairobi, Kenya, pour finaliser les modalités du déploiement de la MSS avec des autorités kenyanes et celles d’autres pays du continent africain », peut-on lire dans le communiqué de la Primature annonçant le déplacement du Premier ministre de facto.

Alors qu’il se trouve à Georgetown, dans de brefs commentaires à Associated Press (AP), notre cher roi a soutenu que les appels à sa destitution sont une prise de pouvoir et que rien n’arrivera « à moins que nous ne travaillions ensemble ». Ce dernier ajout n’est qu’un subterfuge. On ose dire, et on le maintient, en Haïti, il aurait dit au micro de la presse qu’il ne partira pas. (POINT)

« ME DESTITUER, RIEN DE TEL N’ARRIVERA »

Quel affront ! Un monsieur nommé par un simple tweet, qui n’a aucune, mais aucune légitimité, un monsieur qui n’a aucun bilan favorable au peuple haïtien, mais qui refuse catégoriquement de partir comme si le pays appartenait à sa famille, à son ascendance. Haïti Henry, voilà le nom de ce pauvre pays sur son acte d’indépendance (de naissance).

Le roi n’a peut-être rien inventé ou instauré dans le pays, mais en seulement 31 mois, le quotidien des Haïtiens s’est empiré (on multiplierait par un million le malheur dans sa plus simple expression). Les territoires perdus se multiplient. Les bandits pullulent et deviennent plus forts et plus hautains. Les familles abandonnent leur foyer en grand nombre. Et Ariel, le souverain, s’en fout et il en rit même.

Partira ou partira pas. Au peuple d’en décider.

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