Dans une interview accordée à CNN ce mercredi 6 mars 2024, l’ambassadrice des États-Unis à l’Organisation des Nations Unies (ONU), Linda Thomas Greefield, a révélé que les États-Unis demandent à Ariel Henry d’aller de l’avant et en urgence vers un processus politique en vue d’aboutir à la mise en place d’un Conseil présidentiel de transition qui aboutira aux élections.
Nouveau rebondissement dans la crise haïtienne. Alors qu’un article du quotidien américain Miami Herald a révélé que les États-Unis demandaient la démission du PM de facto Ariel Henry, le porte-parole du Département d’État, Matthew Miller, a déclaré que les autorités américaines n’avaient pas envisagé en réalité la démission du docteur Henry, ajoutant que Washington plaide de préférence en faveur de l’accélération de la transition vers une structure de gouvernance renforcée et inclusive.
Selon un article du New York Times, un fonctionnaire de l’administration américaine a déclaré que la CARICOM voyait d’un très bon œil les appels demandant au Premier ministre haïtien de plier bagages, alors que les Américains ont jugé bon de continuer à supporter Ariel Henry, arguant que le neurochirurgien offrait la meilleure chance de garantir une transition ordonnée et un processus électoral.
S’exprimant sous couvert d’anonymat, le fonctionnaire a précisé que l’Oncle Sam n’avait aucun autre partenaire haïtien qui pourrait remplacer Ariel Henry, soulignant que l’appel à la démission de M. Henry ne ferait qu’empirer la crise dans un pays étant sur le point de devenir un état en faillite.
Par ailleurs, selon l’agence Reuters à Port-au-Prince, le chef de gang Jimmy Cherizier dit « Barbecue » a déclaré que si Ariel Henry ne tirait pas sa révérence, si la communauté internationale, notamment les États-Unis, continuait à garder Ariel Henry au pouvoir, cela conduirait le pays directement vers une guerre civile. Pour l’instant, les États-Unis continuent de faire le jeu politique en vue de pallier la crise haïtienne. L’équipe d’Ariel Henry avait déjà rejeté la proposition d’un Conseil présidentiel de transition lors des discussions politiques en décembre dernier sous l’égide de la Caricom.
