Dans son rapport le plus récent, daté du 15 avril 2024, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO – Haïti) a mis en lumière une situation alarmante dans la région Sud du pays. Depuis novembre 2023, selon ce rapport cité par HaïtiLibre dans un article paru le vendredi 19 avril 2024, les marchés de cette région ont été durement touchés par les barrages routiers, entraînant une réduction drastique de l’approvisionnement alimentaire et une hausse significative des prix des denrées.
Cette crise alimentaire est exacerbée par la suspension des importations depuis début mars 2024, consécutive à la fermeture des ports et aéroports, accentuant ainsi la pénurie alimentaire dans la région.
Les agences humanitaires se heurtent également à des difficultés croissantes pour acheminer de l’aide, confrontées aux barrages routiers et au pillage des fournitures. En mars 2024, le nombre de personnes déplacées internes dans le pays a atteint 362.550, soit plus du double par rapport à l’année précédente. La plupart ont été contraintes de fuir pour échapper aux attaques et violences, abandonnant ainsi leurs moyens de subsistance.
L’insécurité croissante a conduit à l’abandon des zones de culture dans le département de l’Artibonite, principal producteur de riz du pays. Plus de 2.000 paysans ont fui la violence et ont choisi de cultiver dans les basses terres de l’Ouest de l’Artibonite, malgré les défis liés à l’irrigation et aux risques d’inondation.
La dernière analyse de la Classification intégrée de la phase de sécurité alimentaire (IPC) révèle que le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë est estimé à un niveau record de 5 millions pour la période de mars à juin 2024. Cette situation est exacerbée par le manque d’aide humanitaire, seuls environ 5% de la population ayant pu en bénéficier entre août et décembre 2023.
Bien que les prévisions météorologiques indiquent des précipitations supérieures à la moyenne entre avril et mai 2024, offrant des conditions propices à la culture, les superficies ensemencées pour la campagne principale de 2024 devraient rester inférieures à la moyenne en raison des coûts de production élevés et de la faible disponibilité des intrants agricoles.