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Dadju débarque en Haïti : Ni chaud ni froid, à bas le kidnapping!

(TripFoumi Enfo) – Que cela soit clair pour tout le monde : ce texte n’est pas celui d’un aigri, mais d’un frustré pour ce qu’on fait d’Haïti, ce pays de liberté, ce pays de droits de l’homme, ce pays qui aura marqué de façon indélébile toute l’histoire de l’humanité. Passons. Ce 11 juillet, la star franco-congolaise, Dadju Djuna Nsungula alias Dadju, vient d’atterrir en Haïti pour donner un concert, ce mardi 12 juillet, dans un hôtel de la place, et pourtant, le pays s’enfonce dans un climat délétère et mortifère dont on devrait avoir honte.

Qui, soit en Haïti ou à l’extérieur, n’a pas entendu les nouvelles sur le pays ? Envoyez la première pierre, et vous voilà… euh… bref. Le fait est que le pays bascule dans une violence qui ne dit pas son nom. Le fait est qu’une bonne partie des 27. 750 kilomètres carrés de cet État est prise en otage par des gangs lourdement armés. Le fait est que certains sont devenus la proie de ces civils armés, et d’autres, des alliés sûrs, à ce qu’il paraît. Des morts et des blessés. Des vols et des viols. Haiti can’t breathe, pour emprunter les mots de George Floyd avant qu’il ne rende l’âme. À l’aide !

Depuis un certain temps, les petites virées en boîte entre amis ou en couple sont devenues des actes héroïques en Haïti. Mêlée des actes d’insécurité, la cherté de la vie amplifie le doute sur la vérité de l’avenir. Rongés par l’incertitude, bon nombre d’Haïtiens, même au péril de leur vie, tentent de fuir le pays. En République Dominicaine, ils sont nombreux à s’installer illégalement. Quelques milliers d’autres essayent, par mer, de rejoindre les États-Unis. Haïti, après deux siècles d’indépendance !

C’est dans ce contexte que Dadju arrive sur le sol haïtien. Non pas que l’on s’oppose aux loisirs, bien au contraire, mais, il y a urgence d’agir sur le mal haïtien. La réalité est que les petites gens, ceux d’en bas, n’auront jamais accès à ce spectacle. Depuis tantôt trois ans, les citoyens sortent de chez eux portés et acculés par l’urgence. L’urgence de voir un médecin, l’urgence de s’acheter des médicaments, l’urgence de se rendre à un travail, et rien.

En juillet 2019, le rappeur français Youssoupha avait débarqué en Haïti pour se produire en spectacle. À cette époque, le mouvement “kotekòbpetwokaribe”, porté par des jeunes en majorité, connaissait son relief. Les Petrochallengers, les adhérants à cette bataille pour exiger des comptes, voulaient observer une petite pause, le temps pour eux de prendre part à ce concert. Depuis, ce mouvement s’est affaibli. Y avait-il une corrélation entre la venue de la star française et la revendication initiée par ces jeunes ? À vous d’analyser !

Haïti vit dans la douleur et le désespoir. Au moins 5 cas de kidnapping sont signalés quotidiennement dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Les classes dites moyennes sont les plus frappées par ce phénomène, à regarder le profil des victimes. Silence radio des autorités. À quand la fin de ce chaos ? Les citoyens continuent de réclamer une intervention de l’État pour mettre hors d’état de nuire les bandits armés. 1, 2, 3 et 4, en chœur, disons à bas le kidnapping !

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