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Le Palais de l’Injustice, où tout fonctionne à plein régime

(TripFoumi Enfo) – La vérité, impossible à avaler peut-être, c’est que la Justice est bannie depuis belle lurette du territoire haïtien. Elle était une femme de mauvaise vie, qui donnait des idées révolutionnaires au peuple, mais à l’issue d’un bref tête-à-tête entre l’État haïtien et la Nullité, celui-là a décidé d’exiler cette mégère de nos terres. « La Justice élève une nation », une idée désuète, une fausseté, un mal dont on doit éradiquer les derniers adeptes : la noble mission de l’État.

Voici quelques prouesses de l’État, validées par le Palais de l’Injustice :

  • Me Monferrier Dorval (assassiné en sa résidence privée)

28 août 2020

L’enquête se poursuit.

  • Diego Charles et Antoinette Duclair, respectivement journaliste et militante (assassinés à Christ-Roi)

29 juin 2021

_L’enquête est-elle même entamée ?

  • Néhémie Joseph, journaliste (assassiné au parc Bayas, à l’entrée de la ville de Mirebalais)

10 octobre 2019

_ L’enquête se poursuit, monsieur._

  • Grégory Saint-Hilaire, étudiant (assassiné dans l’enceinte de l’ENS, École Normale Supérieure)

2 octobre 2020

Le refrain le plus entraînant en Haïti : l’enquête se poursuit.

  • Jean Léopold Dominique, journaliste et directeur de la station Radio Haïti Inter (assassiné dans l’enceinte de la station de radio)

3 avril 2000

22 ans après, l’enquête se poursuit.

-Jovenel Moïse, président d’Haïti (assassiné en sa résidence privée)

7 juillet 2021

Eh oui, l’enquête se poursuit !

À la suite de l’attaque menée, le vendredi 10 juin 2022, par le gang de Village-de-Dieu sur le Palais de justice de Port-au-Prince, ce groupe armé, qui contrôlait déjà tout le Bicentenaire, occupe maintenant les locaux du Palais de justice de la plus grande juridiction du pays… Aujourd’hui encore, aucune intervention n’est menée pour récupérer le bâtiment, car l’idéal est déjà vendu. Et Voilà ce qui se passe en Haïti, si vous en doutiez.

Il y a un nombre incalculable d’assassinés, on a dû piocher pour ne pas avoir à vous soumettre une liste longue comme le Nil. Rendre justice, en Haïti, est un idéal, un concept dépassé. Ici, l’État se fout de qui est assassiné, des massacres dans les quartiers populaires, de tout malheur qui pourrait arriver à un membre de la population. Attendre que la justice soit rendue est une utopie.

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