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Prestation de serment du général Brice Oligui Nguema suite au putsch au Gabon

Au Gabon, le nouveau président de transition Brice Oligui Nguema, a prêté serment ce lundi 4 septembre 2023. Suite à un coup d’État “sans effusion de sang”, le général a promis d’installer des “institutions plus démocratiques” avant des “élections libres”.

À moins d’une semaine après avoir renversé Ali Bongo au Gabon, le général Brice Oligui Nguema a fait sa prestation de serment comme président d’une période de transition au terme de laquelle il a promis des élections sans mentionner la date.

“Je jure devant Dieu et le peuple gabonais de préserver en toute fidélité le régime républicain, de préserver les acquis de la démocratie”, a, entre autres, déclaré, devant des juges de la Cour constitutionnelle, le général de brigade en costume d’apparat rouge de la Garde républicaine (GR), l’unité d’élite de l’armée qu’il commandait.

Le général Brice Oligui Nguema s’affiche quotidiennement entouré des généraux et colonels commandant les corps de l’armée, de la gendarmerie et de la police. À l’exception d’une faible minorité de l’ancienne opposition qui l’exhorte à remettre le pouvoir, le peuple gabonais semble majoritairement afficher sa gratitude envers une armée qui l’a “libérée du clan Bongo”.

Depuis plus de 55 ans, c’est la famille Bongo qui était au timon des affaires dans ce petit État d’Afrique centrale parmi les plus riches du continent grâce à son pétrole mais dont la richesse était accaparée par une élite dans et autour de cette famille que l’opposition, et les putschistes, accusent de “corruption” “massive” et de “mauvaise gouvernance”.

Le sexagénaire Ali Bongo Ondimba, en résidence surveillée depuis le putsch, avait été élu en 2009 à la mort de son père Omar Bongo Ondimba, qui avait dirigé le pays pendant plus de 41 ans. En fait, c’est un système de coopération politique, chasses gardées commerciales et corruption entre la France et certaines de ses ex-colonies du continent.

Suite à l’annonce de la réélection de Bongo avec 65% des voix, les militaires putschistes au Gabon ont annoncé avoir “mis fin au régime”, l’accusant d’avoir truqué les élections. Dans la foulée du putsch, les militaires ont proclamé chef d’un Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) Brice Oligui Nguema, général de 48 ans, pourtant jusqu’alors à la tête de la redoutable Garde républicaine (GR), garde prétorienne des Bongo père et fils depuis des décennies.

Par ailleurs, ce coup d’État a été condamné par L’Union Africaine, l’Union Européenne, l’ONU et une grande partie des capitales occidentales, mais en insistant généralement sur une “différence” avec les putschs dans d’autres pays du continent (huit en trois ans) parce qu’il a été précédé, selon elles, d’une élection manifestement frauduleuse. “Un coup d’État institutionnel”, a même souligné le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Depuis le putsch, le général Oligui a entamé une série de discussions très médiatisées avec l’ensemble des forces vives de la Nation. Le nouvel homme fort de Libreville affirme qu’il a fait de la lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance son principal cheval de bataille avec le “redressement de l’économie” et la redistribution des revenus et richesses du pays aux populations.

Par ailleurs, dans une déclaration faite le 29 août, le général Oligui a promis d’organiser “des élections libres, transparentes et crédibles” sans mentionner la date. Mais cela, seulement après avoir fait adopter, “par référendum”, une nouvelle Constitution pour des “institutions plus démocratiques” et “respectueuses des droits humains”, “sans précipitation”, a-t-il précisé.

La vie a repris son cours dès le lendemain du putsch. Cependant, la junte n’avait pas encore levé le couvre-feu décrété par l’ancien pouvoir au soir de la présidentielle.

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