La solidarité constitue le socle de toute société, voulant se projeter vers le futur. Haïti, rongée par des crises récurrentes, pousse ses fils et ses filles à questionner leur existence. Par le passé, pour mettre en déroute les colonisateurs français, des captifs de l’armée indigène à St-Domingue se sont unis et ont livré une guerre sanglante contre celle de la France à Vertières en 1803. Un an plus tard fut proclamée l’indépendance d’Haïti, soit le premier Janvier 1804, aux Gonaïves.
Plus de deux siècles après cette victoire unique, Haïti, nom donné au nouvel État par les généraux de l’armée indigène, peine à décoller. Toutefois, il y a eu toujours des tentatives des masses populaires pour casser la fracture sociale. Les élites haïtiennes, qui se reproduisent dans le chaos, n’arrivent pas à panser la plaie. Les frontières symboliques entre les classes dominantes et paysannes sont renforcées au fil des ans. Aujourd’hui, le vent de l’espoir pour une autre Haïti souffle. En effet, les travaux de construction du canal d’irrigation à Ouanaminthe montrent que tout n’est pas perdu.
Depuis la reprise de l’ouvrage par des Paysans à Ouanaminthe sur la rivière Massacre, un élan de solidarité se constate. Des gens, venus dans d’autres communes et de la diaspora haïtienne, ont porté mainforte pour l’achèvement des travaux. Pour beaucoup de personnes, ce canal est un pas pour la reconstitution de la souveraineté alimentaire du pays, puisqu’il devrait arroser environ 3 000 hectares de terre dans la plaine de Maribaroux. Des Haïtiens ont même laissé volontiers la République Dominicaine pour se mettre au service de leur pays et ce, sans être payés.
Les signaux sont désormais lancés. Construisons un État, capable de répondre à nos désidératas. Formons des élites sensibles au devenir d’Haïti. Aucune société ne saurait progresser en dehors de ce socle : la solidarité. Pour le pays, pour le canal, marchons unis !
