3 sorts pour les opposants de Poutine, la mort, l’exil ou la prison
La mort, la prison ou l’exil sont décidément les destins réservés aux opposants du président russe, Vladimir Poutine. La dernière victime, ennemi numéro 1 du chef du Kremlin, Alexeï Navalny, est décédé le vendredi 17 février 2024 dans une prison de l’Arctique pour des raisons non élucidées. Il est loin d’être le seul décès mystérieux dans lequel le régime en place est pointé du doigt.
Au cours des 24 années de présidence du chef du Kremlin, Vladimir Poutine, plusieurs assassinats politiques notoires ont eu lieu en Russie, auxquels il faut ajouter la mort dans d’étranges circonstances de nombreux militants et défenseurs des droits de l’homme.
Mort en prison
Navalny, principal opposant de Poutine depuis plus d’une décennie, a été harcelé, empoisonné et emprisonné depuis plusieurs années. Il est finalement décédé, à 47 ans, dans une colonie pénitentiaire de l’Arctique, où il purgeait une peine de 19 ans de prison pour « extrémisme ».
Ce militant anticorruption, ancien avocat moscovite, avait été victime en 2020 en Sibérie d’un grave empoisonnement qu’il imputait au Kremlin, qui l’a toujours démenti.
À son retour en Russie en janvier 2021 après une convalescence en Allemagne, il a été arrêté et son organisation anti-corruption FBK a été fermée pour « extrémisme ».
Assassinats crapuleux
L’ancien vice-Premier ministre Boris Nemtsov était devenu l’un des principaux critiques de Poutine dans les années 2000. Moins d’un an après s’être opposé à l’annexion de la Crimée, Nemtsov a été assassiné en février 2015 de quatre balles dans le dos dans un pont à quelques mètres du Kremlin. Il avait 55 ans.
Dix ans plus tôt, en octobre 2006, Anna Politkovskaïa avait été assassinée dans le hall de son immeuble moscovite. Ce journaliste de Novaya Gazeta, le principal média indépendant du pays, documentait et dénonçait depuis des années les crimes de l’armée russe en Tchétchénie.
Condamnation injustifiée
Vladimir Kara Murza, 42 ans, ancien opposant, affirme avoir survécu à deux empoisonnements. En avril 2023, il a été condamné à 25 ans de prison lors d’un procès à huis clos pour diffusion de « fausses informations » sur l’armée russe. Il purge sa peine en Sibérie.
Le même mois, Ilia Iachin, 39 ans, a été condamné en appel à huit ans et demi de prison pour avoir dénoncé « le meurtre de civils » dans la ville ukrainienne de Bucha, près de Kiev, où l’armée russe était accusée d’atrocités.
Accusée d’avoir « créé une organisation extrémiste », Ksenia Fadeieva, 31 ans, ancienne députée alliée de Navalni, a également été condamnée fin 2023 à neuf ans de prison.
En juin 2023, Lilia Chanicheva, première collaboratrice de Navalni jugée pour création d’une « organisation extrémiste », a été condamnée à sept ans et demi de prison.
La plupart des principaux opposants restés en Russie sont emprisonnés. Les autres ont fui ou se sont exilés, comme l’ancien champion du monde d’échecs Garry Kasparov.
Mikhaïl Khodorkovski, ancien magnat du pétrole, a passé dix ans en prison pour s’être opposé à Poutine au début des années 2000.