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Pierre Espérance impliqué jusqu’au cou dans l’assassinat du président Jovenel Moïse, selon Léon Charles

Léon Charles a révélé que Pierre Espérance est complice dans l’assassinat du président Jovenel Moïse. Selon l’ex-Directeur général de la Police Nationale d’Haïti (PNH), C’est Pierre Espérance qui a initié la mort du président en influençant le juge Jean Roger Noëlcius à émettre un mandat d’amener contre lui, suite au massacre qui a eu lieu à La Saline le 13 novembre 2018.

« C’est Pierre Espérance qui a initié l’assassinat du président Jovenel Moïse, en influençant le juge Noëlcius à émettre ce mandat d’amener illégal à son encontre », a déclaré Léon Charles, vendredi 23 février 2024, au micro de Radio Télé Métropole. Il a brandi l’illégalité de ce mandat, en précisant que l’instruction du dossier de La Saline n’a pas été confié au magistrat Noëlcius, mais au juge Chavannes Étienne.

M. Charles a informé que ce mandat illégal a été présenté à l’ambassade des États-Unis à Port-au-Prince par Me Mario Beauvoir, qui selon lui est l’avocat du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH).

Par la suite, M. Charles a révélé qu’il a été contacté par Me Mario Beauvoir. « L’avocat du RNDDH, Me Beauvoir, m’a appelé pour m’inviter à Petit Bois. À mon arrivée, il m’a proposé le poste de Premier ministre si je participe au renversement du président. Je l’ai mis en garde sur place », a déclaré Léon Charles qui a ajouté : « juste après, je me suis rendu chez le président pour l’informer de ce complot. Et le 7 février, de très tôt, on a appréhendé les complotistes ».

M. Charles a poursuivi en révélant que Pierre Espérance a participé dans plusieurs réunions organisées par le pasteur Christian Emmanuel Sanon. « Il a participé dans toute la planification de l’assassinat du président, allant de son rapport sur le massacre de La Saline, en passant par le mandat d’amener et le complot de Petit Bois, pour aboutir aux réunions qu’il a participées », a expliqué Léon Charles, tout en déplorant que ces faits n’ont pas été évoqués dans l’ordonnance du juge Walther W. Voltaire afin de prouver la culpabilité de Pierre Espérance.

Léon Charles a qualifié l’ordonnance du juge Voltaire d’ordonnance de la honte, parce qu’elle l’a inculpé à tort. Il a déploré que le juge a décidé ainsi suivant les simples déclarations de Pierre Espérance et de Joseph Félix Badio, sans même faire de confrontation entre eux, alors qu’il était toujours disponible pour l’enquête. « J’ai fait au moins quatre apparitions au cabinet d’instruction à titre de témoin dans cette affaire », a-t-il informé.

L’ex-ambassadeur a ajouté que Pierre Espérance a lancé des accusations à tort et à travers dans ce dossier, uniquement pour se protéger. « Même si j’étais un criminel, j’aurais droit à une défense. Mais Pierre Espérance m’a accusé avec une obsession telle que le juge devait se rendre compte qu’il mijotait quelque chose », a-t-il expliqué.

Par ailleurs, l’ex-Directeur général de la PNH a également révélé que le numéro 1 du RNDDH détient un grand réseau au sein de l’institution policière. « Il est présent partout. Il sait ce qui se passe à travers tous les Commissariats. Quand un incident survient, il le sait avant moi parce qu’il soudoie les policiers », a-t-il détaillé.

M. Charles a promis d’aller en appel pour faire casser la décision du juge Voltaire. Il a déclaré espérer que le dossier va être confié à un juge qui sera à la hauteur, afin de retracer les faits et fixer les vraies responsabilités. « En tant que ex-Directeur général au moment des faits, je serai disponible pour répondre aux questions qui me seront posées », a-t-il ajouté.

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