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Pourquoi les bandits haïtiens s’apparentent-ils à des terroristes ?

De l’avis de plus d’un, la situation qui sévit depuis peu en Haïti n’a plus rien à voir avec le banditisme. Il s’agit désormais, ni plus ni moins, du TERRORISME. Des bandes terroristes organisées prennent le pays en otage depuis plusieurs mois. Actes de pillage et de vandalisme, enlèvements contre rançon, crimes organisés, assassinats en cascade, attaques perpétrées contre des institutions publiques… tout s’apparente au terrorisme. Et des assauts contre l’Aéroport International Toussaint Louverture est pour certains la goutte de trop qui a renversé le vase. Ainsi, ces faits avérés nous poussent à confirmer que le mode opératoire des gangs, passe bel et bien du stade du banditisme au terrorisme.

« Ce qui se passe en Haïti, ce n’est plus du banditisme, c’est du terrorisme », a lancé l’historien Michel Soukar lors de son passage à l’émission TI KOZE AK TT. L’historien a raison de croire que le banditisme n’est plus de mise en Haïti. La situation est bien pire. Analysons !

Pour se référer au terrorisme, il faut surtout l’emploi systématique de la violence pour atteindre un but politique. Or, depuis plusieurs semaines, les actes de violence (attentats contre des infrastructures de police, destructions, prises d’otages) le mode opératoire des gangs a changé. Ils s’attaquent au pouvoir et lancent des assauts même contre le Palais national, symbole absolu de l’Exécutif.

De surcroît, le terrorisme est l’emploi de la terreur à des fins idéologiques, politiques ou religieuses. Donc le terroriste s’adonne à tout type de violences et l’usage de la peur pour atteindre son objectif.

En Haïti, le terrorisme règne en maître

Les gangs reconvertis en terroristes forment une coalition pour établir leurs lois baptisée « VIV ANSANM ». La situation sécuritaire s’est aggravée depuis la mise sur pied de cette coalition criminelle qui ne jure que par la déstabilisation du pays. Les gangs attaquent de plus en plus des quartiers résidentiels notamment Pétion-Ville et ses zones avoisinantes. Le chaos s’installe, la population est aux abois et vit instamment avec la peur au ventre.

L’ensemble de ces actes violents sont commis avec l’objectif de provoquer un climat de terreur au sein de l’opinion publique et d’ébranler la force d’un gouvernement. C’est justement le propre du terrorisme.

Généralement, les terroristes utilisent les moyens comme assassinats, attentats, prises d’otage. Ils sèment la terreur partout. C’est exactement ce qui passe en Haïti. Donc, Michel Soukar n’a pas tort pour avoir qualifié ce qui règne en Haïti de terrorisme.

Le terrorisme et des instruments internationaux

La Convention internationale du 9 décembre 1999 pour la répression du financement du terrorisme définit, dans son article 2.1 (b), un acte terroriste comme « tout acte destiné à tuer ou blesser grièvement un civil ou toute autre personne qui ne participe pas directement aux hostilités dans une situation de conflit armé, lorsque, par sa nature ou par son contexte, cet acte vise à intimider une population ou à contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte quelconque ». N’est-ce pas ce qui se passe en Haïti ? Est-ce une faute de considérer nos bandits comme de terroristes ?

On ne vous apprend pas que les actes terroristes sont considérés comme « des actes criminels, notamment ceux dirigés contre des civils dans l’intention de causer la mort ou des blessures graves ou la prise d’otages dans le but de semer la terreur au sein de la population, de l’intimider ou de contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à accomplir un acte ou à s’abstenir de le faire », c’est la considération de l’organisation des Nations Unies.

De surcroît, le Conseil de sécurité de l’ONU rappelle que de tels actes « ne sauraient en aucune circonstance être justifiés par des motifs de nature politique, philosophique, idéologique, raciale, ethnique ou religieuse ».

En somme, Haïti est depuis quelque temps en proie à des activités terroristes. L’usage de la violence est de plus en plus monnaie courante. Décapitation, sabotages, attentats, assassinats, enlèvements, prises d’otages…) à des fins politiques, pour déstabiliser et frapper massivement l’opinion publique et déstabiliser un gouvernement. Le Premier ministre Ariel Henry, seul chef du pouvoir politique en Haïti, a même été contraint à la démission. Le terrorisme a fait mouche !

« Une attaque terroriste dans un pays est une attaque contre l’humanité toute entière », avait considéré Kofi Annan, ancien secrétaire général de l’ONU. Hélas ! Face à ce crime contre l’humanité qu’est le terrorisme, Haïti semble être livrée à elle-même.

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