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Amnesty international appelle les autorités dominicaines à cesser leurs politiques migratoires racistes

Dans un communiqué de presse publié le mardi 2 avril 2024, l’organisation Amnesty international appelle les autorités dominicaines à mettre un terme à la mise en application de leurs politiques migratoires jugées de « facto raciste » dans lesquelles les droits fondamentaux des Haïtiens, des Dominicains d’origine haïtienne et les personnes noires sont systématiquement violés.

À travers le communiqué, l’organisation exige de la République dominicaine la cessation « des retours forcés vers Haïti », tout en rappelant que « ces expulsions collectives constituent une violation flagrante des obligations internationales de la République dominicaine ». Elle souligne par ailleurs que ces expulsions forcées mettent en péril les droits des personnes concernées.

Dans une lettre ouverte adressée aux autorités dominicaines, notamment le président Luis Abinader, Amnesty international de concert avec d’autres organisations de défense des droits humains, demande à ces dernières de mettre fin à leurs politiques migratoires qui se base sur « une discrimination raciale », entraînant ainsi l’exclusion des Haïtiens, des Dominicains d’origine haïtienne sur la base de leur origine ethnique.

Dans la correspondance adressée aux autorités dominicaines, Amnesty international et les autres organisations ont indiqué que l’exclusion des personnes noires d’origine haïtienne et dominicaine est le résultat d’un ensemble de politiques migratoires discriminatoires, mettant en avant la détention et des expulsions collectives touchant des personnes haïtiennes, particulièrement des enfants et des femmes enceintes ou venant d’accoucher.

Ces organisations ont par ailleurs souligné la « décision radicale » des dirigeants dominicains de suspendre « toutes les bases légales permettant aux personnes haïtiennes de travailler, d’étudier ou de résider dans le pays » a pour conséquence la séparation de pas mal de familles, et la mise en difficulté d’autres personnes concernant leur statut de migrant.

En outre, à travers leur correspondance, elles appellent les autorités dominicaines à adopter des mesures visant à garantir l’accessibilité d’asile, ce, sans aucune discrimination, aux migrants haïtiens, ainsi que le rétablissement des voies légales d’entrée et de séjour pour tous les migrants haïtiens en général.

Amnesty international a également plaidé en faveur d’une enquête sur les actes racistes et d’autres violations des droits humains qui auraient été commis par des fonctionnaires de l’État dominicains. Ces pratiques racistes portent atteinte à la dignité et à l’intégrité physique de personnes haïtiennes ou d’origine haïtienne et dominicaine noires, déplore l’organisation.

Quelque 250.000 ressortissants haïtiens ont été expulsés par les dirigeants dominicains seulement pour l’année 2023. Les voix ne cessent de s’élever pour dénoncer les conditions de ces expulsions. En raison de la violence des terroristes en Haïti, l’Organisation des Nations Unies (ONU) avait récemment demandé aux autorités dominicaines de suspendre temporairement l’expulsion des migrants haïtiens vers leur pays.

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